Le nouveau variant indien doit être « surveillé » mais ne doit pas être une source d’angoisse
Covid-19 Le nombre de contaminations explose actuellement en Inde
Qualifié de « double mutant » et accusé d’être à l’origine d’une nouvelle vague de contaminations dans le sous-continent, le variant indien du coronavirus a tout pour inquiéter les citoyens européens. Le Royaume-Uni a interdit lundi l’entrée des voyageurs depuis ce pays, à l’exception de ses résidents. Les chiffres sont vertigineux : plus de 273 000 personnes ont été contaminées en vingt-quatre heures lundi en Inde. Si les experts recommandent de ne pas prendre le problème à la légère, ils invitent à ne pas céder à la panique.
Trop peu d’informations
D’abord, il n’est pas dit que ce variant déferle sur l’Europe, car «tous les virus ne franchissent pas les frontières, assure Benjamin Davido, médecin infectiologue à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches [Hauts-de-Seine]. Chez nous, le variant britannique est très implanté et nous protège dans une certaine mesure des autres variants.»
Si les experts invitent à ne pas céder au vent de panique, c’est aussi parce que trop peu d’informations sont disponibles pour le moment sur ce nouveau variant. «Il a l’air d’être particulièrement contagieux, mais les études ne disent pas si sa forme est plus grave que les autres », lance Catherine Hill, épidémiologiste. L’inquiétude pourrait davantage venir de l’absence d’informations sur l’efficacité des vaccins face aux variants. «Beaucoup de personnes en Inde qui avaient eu le Covid-19 l’ont de nouveau attrapé », détaille Benjamin Davido. Ce phénomène de réinfection est rare avec le Covid-19. Il deviendrait problématique s’il se généralisait avec les variants, «car cela fait penser qu’il peut se produire la même chose avec le vaccin». Le médecin invite à surveiller une éventuelle explosion des réinfections, signe d’un « échappement immunitaire ». Enfin, les experts invitent à ne pas superposer la situation des pays européens sur celle d’autres pays. «L’Inde est un pays avec des conditions d’hygiène et d’accès aux soins différentes [de celles que nous connaissons en Europe], avec une grande densité de population», relativise Benjamin Davido, invitant à la prudence.