En Haute-Vienne, des ados regardent les heures tourner
Covid-19 «20 Minutes» est allé à la rencontre de quatre adolescents vivant en Haute-Vienne
Mardi, ils tapent dans un ballon sous un ciel lumineux. Amandine, Léa, Noah et Maïa sont en vacances. Mais, confinement oblige, les quatre adolescents n’ont pas eu droit au dépaysement. D’ailleurs, depuis le début de la crise sanitaire, leurs vacances, c’est souvent dans leur village qu’ils les ont passées : à Magnac-Bourg (Haute-Vienne), où vivent 1117 âmes. Un petit havre de paix situé à 33 km de Limoges, mais qui est devenu un peu trop calme pour ces adolescents.
«Avant, je trouvais ça pénible d’aller en cours. Maintenant, ça me manque. »
Amandine, lycéenne en 2de
A l’âge où la vie sociale est cruciale, l’annonce du troisième confinement a été vécue comme un coup de massue : «Ça a été difficile à accepter, confie Maïa. Mes vacances à l’île d’Oléron sont tombées à l’eau.» Pour elle comme pour Léa et Noah, plus question non plus d’aller au collège dans la commune voisine. Et le retour n’est pas prévu avant le 3 mai, au mieux. Une perspective qui désole Léa, en 5e : « Le fait de ne pas voir mes potes est difficile», susurre-t-elle.
Une situation qu’Amandine, élève en 2de à Limoges, connaît bien, puisque son lycée n’accueillait les élèves qu’une semaine sur deux depuis octobre pour respecter les consignes sanitaires : «Avant, je trouvais ça pénible d’aller en cours. Maintenant, ça me manque.» Maïa s’est habituée aux renoncements : «J’ai toujours des entraînements de foot, mais tous les tournois ont été annulés », déplore-t-elle. Finies aussi les séances de piscine le samedi à Limoges pour Amandine : « Depuis octobre, elle est fermée. Ma semaine est devenue comme un week-end. La majorité du temps, je suis sur les écrans. Je sais que j’y passe trop de temps, mais je n’ai rien d’autre à faire. Les journées sont devenues longues.» Un changement d’emploi du temps qui finit par laisser des traces : «A force, on tourne en rond», résume Maïa. «J’ai changé depuis un an, je vois les choses plus tristement, regrette Amandine. J’ai l’impression d’être spectatrice de ma vie. J’ai manqué plein de choses. Par exemple, en juin, on ne s’est pas dit au revoir correctement avec mes copains du collège alors qu’on n’allait pas se revoir. »