«Je suis ton père» berce les fans de la saga «Star Wars»
Exposition A la médiathèque Pierresvives de Montpellier, « Je suis ton père » réinvente de façon saisissante la saga « Star Wars »
Avez-vous déjà vu… Chewbacca, pépouze, sur un transat? Ou Dark Vador et son armée impériale sur l’esplanade du Trocadéro? Yoda enfermé dans un oeuf ? Jusqu’au 24 juillet, à la médiathèque départementale Pierresvives, à Montpellier (Hérault), l’exposition « Je suis ton père » s’empare de « Star Wars », à travers les oeuvres, saisissantes pour certaines, cocasses pour d’autres, de 11 artistes contemporains.
Prêtée par la Maison d’ailleurs, le musée suisse de la science-fiction, cette foisonnante installation «réinterroge » la saga culte, confie Benjamin Reverdy, responsable de la galerie de Pierresvives. « Comment la saga “Star Wars ” est devenue un mythe moderne? Comment les artistes se la réapproprient pour parler, peut-être, de nos sociétés?», questionne-t-il. «Je suis ton père» invite les passionnés de l’univers imaginé par George Lucas, tout comme les novices, à un voyage où les héros de La Guerre des étoiles s’immiscent dans des situations ou des lieux où on ne les attend pas.
Fiction ou réel ?
Ainsi, dans une série d’étonnants clichés réalisée par l’artiste Travis Durden, Yoda ou Dark Vador prennent la forme de véritables sculptures de la Renaissance. Cédric Delsaux, lui, donne à des paysages urbains un ton tout à fait inquiétant, en y intégrant des personnages de la série de films : des droïdes désoeuvrés dans une zone industrielle à l’abandon, Dark Vador contemplant un immense chantier… Sur ces clichés, « on ne sait plus si on est dans la fiction ou le réel », confie Benjamin Reverdy.
Dans les oeuvres de Benoît Lapray, les quartiers de Lyon sont infestés de vaisseaux Lego, et les Stormtroopers font du shopping. Sur les cartes postales de l’Américain Kyle Hagey, la bande à Luke Skywalker prend du bon temps dans un univers bucolique un poil parodique : C-3PO rêvasse dans un champ, R2-D2 cueille des pommes, et Dark Vador boit une tasse de thé, le petit doigt levé. « Tout le monde connaît ces personnages, reprend le responsable de la galerie de Pierresvives. Mais lorsqu’ils sont sortis de leur contexte, nous n’avons absolument pas le même regard sur eux. »
D’autres oeuvres réinventent quelques-uns des accessoires et des décors de la saga : l’Américain Gabriel Dishaw, engagé dans le «recycl’art», expose des casques conçus à partir de vieilles puces électroniques, de touches de clavier ou de vieux transistors, et le studio suisse Superlife a imaginé un mobilier inspiré de cet univers.
Si les mesures sanitaires ne permettent pas encore de visiter l’exposition (gratuite), la médiathèque Pierresvives met en ligne régulièrement des vidéos, des photos, des entretiens, des conférences, des visites commentées, des jeux et des ateliers. Et une visite à 360° sera disponible au début du mois de mai.