20 Minutes (Lille)

Derrière cette sécession soudaine, le long travail de Perez et Agnelli

- Julien Laloye

Deux têtes pensantes sont à l’origine de ce feuilleton de la Superligue. Le premier, Florentino Perez, le Machiavel le plus accompli. Jusqu’à dimanche soir, le président du Real Madrid n’avait jamais dit un mot en public sur ce projet alors qu’il le dirige en sous-main depuis 2018 au moins, selon les révélation­s des Football Leaks. Mais il n’arrivera jamais à faire avaler une telle trahison aux socios, lesquels auront un droit de regard si le Real devait, par exemple, être exclu de la Liga... Quoique.

De l’argent et des promesses

Ce serait oublier que les supporteur­s madrilènes n’ont pas levé un sourcil quand les statuts ont peu à peu empêché toute candidatur­e d’un volontaire qui n’avait pas 10 millions sur son compte, et on devine comment tout ça peut se terminer:«Vous voulez Mbappé à Bernabeu? Sans l’argent de la Superligue, no es posible, adios.» Passons à son compère Agnelli. Le boss de la Juve a eu un temps le mérite d’avancer à découvert, critiquant une formule qui permette à l’Atalanta de se qualifier en C1 par la grâce «d’une seule saison réussie en Serie A. Vous trouvez ça normal ? » Ben oui, c’est le principe. L’UEFA a alors sagement fait un nouveau format, dont Agnelli disait qu’il « était proche de [sa] Ligue des champions idéale. » Mais pas assez, visiblemen­t. «Agnelli est la plus grande déception, a réagi le président de l’UEFA, lundi. Je n’ai jamais vu une personne mentir de façon aussi persistant­e. Je lui ai parlé, samedi, et il m’a dit : “Ne vous inquiétez pas, ce sont des rumeurs. Il ne se passera rien.”»

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