20 Minutes (Lille)

Les jeunes, cibles de la Superligue

- A.L.G.

« Sauver le foot. » C’est le but, louable, de Florentino Pérez, président du Real Madrid et l’un des pères fondateurs de la Superligue. Pourtant, la tendance du côté des fans est plutôt à tout faire pour tuer dans l’oeuf ce projet. Et ils semblent en passe de réussir leur affaire. Ainsi, mardi soir, de nombreux supporteur­s de Chelsea se sont réunis devant le stade des Blues pour protester contre la Superligue, avec des pancartes « RIP Football », « Créé par les pauvres, volé par les riches ».

« C’est devenu trop cher »

Alors, qui est donc ce supporteur mystère pour lequel oeuvrent les instigateu­rs de la Superligue ? « Les jeunes, les 16-24 ans, n’ont plus d’intérêt pour le foot, croit savoir le président du Real. Pourquoi ? Parce qu’il y a beaucoup de matchs de mauvaise qualité. Les enfants trouvent les matchs trop longs. »

Du coup, la solution serait d’offrir des affiches de gala matin, midi et soir avec cette Superligue. « Si les jeunes se désintéres­sent du foot, c’est d’abord parce que c’est devenu trop cher à suivre pour eux, estime Ronan Evain, directeur général de l’associatio­n Football supporters Europe. Au lieu de rendre le foot plus accessible, on le transforme en un produit de divertisse­ment, en reproduisa­nt des schémas de compétitio­ns comme ils existent dans l’e-sport. » L’e-sport est ainsi pris en exemple par ceux qui veulent révolution­ner le foot. Mais Paul Arrivé, journalist­e spécialisé à L’Equipe, ne comprend pas vraiment les propos de Pérez : « N’importe quel match d’e-sport dure plus longtemps qu’un match de foot », tranchet-il. Pour lui, « c’est surtout une question d’accessibil­ité. Si tu veux regarder l’e-sport, c’est gratos, c’est sur Internet, c’est là où sont les jeunes. »

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