« La Pietà » ouvre une nouvelle ère à Gérardmer
Des influences qui font penser à un cocktail de telenovela et de propagande communiste.
Finis les vampires, goules, tueurs en série et autres créatures du panthéon horrifique. C’est une maman autoritaire qui leur a damé le pion avec La Pietà, d’Eduardo Casanova, grand vainqueur du festival de Gérardmer (Vosges), dimanche. Ce conte, entre poème à l’humour très noir et cinéma expérimental, a reçu le Grand Prix du jury, présidé par Michel Hazavanicius et Bérénice Bejo, mais aussi celui du public et du jury jeune.
Cette fable originale et colorée brode autour de la relation toxique entre un jeune homme et sa maman trop possessive, qu’il assimile à un dictateur nord-coréen. Avec son esthétique très colorée, mêlant des influences qui font penser à un cocktail de telenovela et de propagande communiste, cette coproduction hispano-argentine parrainée par Alex de la Iglesia a séduit les jurés par son originalité. Si sa date de sortie dans les salles n’est pas encore prévue en France, cela ne saurait tarder grâce à ces distinctions. Différemment radical, La Montagne, de Thomas Salvador, a remporté le
Prix de la critique et partagé celui du jury avec Piaffe, d’Ann Oren. Dans le premier film, en salles mercredi, un homme se livre à une fascinante introspection sur sa vie dans un paysage sauvage avant de se laisser emporter par la magie. Dans le second, une ingénieure du son voit une queue de cheval pousser sur son corps alors qu’elle entame une relation sensuelle avec un botaniste. Là encore, on évolue du côté du cinéma expérimental et de l’art contemporain.
Seul Watcher, de Chloe Okuno, prix du 30e festival, se rapprochait davantage d’une narration classique, en confrontant son héroïne à un inquiétant voisin.