Le lanceur d’alerte vu par le réalisateur Oliver Stone
Le réalisateur de « JFK » brosse un portrait fascinant de l’ancien espion de la NSA
Q Wuand Oliver Stone rencontre Ed Snowden, cela donne un thriller d’espionnage remarquable. Le réalisateur de JFK (1991) et (2008) signe un biopic passionnant du lanceur d’alerte qui a révélé au public les détails des programmes de surveillance de la NSA. La réalité dépasse la fiction dans Snowden, qui complète Citizenfour (2014), le documentaire oscarisé de Laura Poitras. « L’histoire d’Edward Snowden est ahurissante, confie Oliver Stone à 20 Minutes. Je ne pensais pas que nous étions espionnés à ce pointlà ! » Le réalisateur n’aime pas le terme de fiction pour décrire son film. « Je le vois plutôt comme une dramatisation, une façon de rendre les détails de l’affaire plus clairs pour le grand public », estime-t-il. Oliver Stone adopte le point de vue d’Edward Snowden qu’il a rencontré à plusieurs reprises. « C’est un être droit qui n’a pas d’autre vice que l’informatique, déclare Oliver Stone. Au début, l’idée de faire un film ne l’emballait pas, mais il a vite compris que c’était la meilleure façon de prendre la parole. » L’ancien employé de la CIA, puis de la NSA, a pu lire le scénario et voir le film afin de donner son avis sur la façon dont les faits étaient relatés. « Il n’avait que 29 ans quand il a fait ses révélations, réfléchit Oliver Stone. J’aimerais penser que j’aurais eu le même courage que lui au même âge, mais je n’en suis pas persuadé. » Edward Snowden vit maintenant réfugié
« J’aimerais penser que j’aurais eu le même courage que lui au même âge. »
Oliver Stone
à Moscou avec sa compagne. « Il n’y est pas malheureux, car il n’est pas un animal social, mais il préférerait bien évidemment rentrer dans son pays », reconnaît Oliver Stone. Le réalisateur brosse un portrait fascinant de ce jeune homme, aujourd’hui âgé de 33 ans. Joseph Gordon-Levitt dans le rôle-titre et Shailene Woodley dans celui de sa compagne y sont fort convaincants. « Je n’ai pas voulu en faire une icône, insiste Oliver Stone. Mais le montrer comme un gamin dépassé par ses actions. » C’est avant tout le côté humain de ce crack de l’informatique que le réalisateur souligne dans ce film palpitant.