Une campagne sans filets
Les candidats à la présidence de la FFT rivalisent de coups bas
Le fiasco des JO de Rio vous a amusé? L’élection à la présidence de la Fédération française de tennis peut aussi vous plaire. A trois mois du vote, la campagne mérite qu’on s’y intéresse, entre deux échanges à Bercy. Car, en termes de tacles et de manoeuvres en coulisses, on est quand même bien servi. Parmi les candidats à la succession de Jean Gachassin, on retrouve le secrétaire général de la FFT, et favori, Bernard Giudicelli, le vice-président de l’institution, Jean-Pierre Dartevelle, et le vice-président du tennis club de Paris et outsider, l’avocat Alexis Gramblat. Voilà pour les personnages. Et voici pour les tensions.
Lettres anonymes et plaintes. Alexis Gramblat a eu entre les mains un mail de Stephan Post, l’un des responsables de la campagne de Bernard Giudicelli, où il détaille les angles d’attaque pour contrer l’argumentaire de l’avocat. « On a quatre feuilles de calomnies, explique Gramblat. J’ai décidé de porter plainte pour diffamation. » Giudicelli, lui, a décidé d’aller en justice après une lettre anonyme, arrivée en avril au siège de la FFT, dans laquelle son fonctionnement est critiqué. Au rayon des attaques anonymes, Gramblat assure que des mails adressés à de nombreux présidents de clubs l’attaquent sur plusieurs points, « curieusement identiques » à ceux mis en avant par Stephan Post.
Ça se titille entre candidats. Sollicité par Alexis Gramblat, le président Gachassin a refusé de créer une haute autorité de la campagne, malgré les tensions. Un climat dénoncé par JeanPierre Dartevelle sur Facebook. « Il y a une forme de désinformation, de manipulation sur les chiffres, regrette-t-il. On manque de respect aux candidats en lice. » « Les robinets d’eau tiède, on a donné », répond Bernard Giudicelli.
Des vieilles affaires dans la campagne. On peut dire que les instances de la FFT ont vécu une année 2016 perturbée. En janvier, Le Canard enchaîné affirme que Jean Gachassin aurait revendu des places pour Roland-Garros à son profit. En mars, le parquet national financier ouvre une enquête préliminaire pour malversation et trafic d’influence au sein de la fédération. En juin, l’hebdomadaire satirique affirme que Jean-Pierre Dartevelle et Bernard Giudicelli sont soupçonnés dans cette affaire des billets.