20 Minutes (Lyon)

Les Lyonnais sur la scène mondiale

Les breakers de la ville de Lyon connaissen­t un succès fulgurant depuis les années 2000

- Shéyen Gamboa

Après plusieurs titres mondiaux raflés par les bboys de la ville, les fameux danseurs de hip-hop lyonnais font-ils toujours partie des plus reconnus en la matière ? Le 10 juillet dernier, c’est un Lyonnais qui remportait le Red Bull BC one France cypher à Paris, l’équivalent du championna­t national de breakdance. Membre du Tekken crew, Willy représente­ra donc la France pour la phase finale le 3 décembre au Japon. Modeste, le bboy est surtout fier du niveau de la scène locale : « Les Lyonnais sont des danseurs très déterminés depuis toujours. » Champions du monde par équipe, champions du monde en solo et meilleur show... la capitale de la région RhôneAlpes rafle les prix sur la scène internatio­nale du breakdance, depuis le début des années 2000. Son équipe phare ? Le crew [équipe] Pockemon. Ils sont les premiers « non-parisiens » à s’imposer à l’internatio­nal en 2003. « On avait le complexe des provinciau­x, rajoute le Pockemon bboy Moncef, chorégraph­e et producteur. On s’est donc entraînés deux fois plus dur pour prouver notre supériorit­é. On avait un style différent qui était basé sur la technique et la performanc­e, très tendance à ce moment-là ! »

Entre passion et profession

C’est sur le parvis de l’Opéra, lieu historique du bboying lyonnais, qu’ils s’entraînent d’arrache-pied. « En 2003, juste avant le championna­t de France, se souvient Riyad, leader et chorégraph­e du Pockemon crew, c’est le directeur de l’opéra, Serge Dorny, qui nous a permis d’entrer dans son fief pendant 10 ans. » De la scène locale aux grandes institutio­ns, c’est justement le chemin qu’avaient emprunté leurs précurseur­s Kader Attou et Mourad Merzouki, respective­ment directeurs des centres chorégraph­iques nationaux, de La Rochelle et de Créteil. Pour Riyad, « les jeunes espoirs locaux comme Willy, Pac-Pac, Run ou encore Séo ne se focalisent plus sur un seul style ». Mais « la patte lyonnaise reste plutôt arrogante. » La scène fait, elle aussi, sa mue. « On voit beaucoup Hématome crew, rajoute Moncef. Avec Tekken, ils reprennent le flambeau avec un style musical très plaisant. D’ici deux ans, ils rivalisero­nt avec les meilleurs ! » Riyad conclut : « La scène breakdance est de plus en plus importante. Elle touche désormais toute la région lyonnaise mais aussi l’ensemble des couches sociales ! » Lyon, avec son style en perpétuell­e évolution et ses titres de champion, n’a pas fini d’attirer l’attention.

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Le crew de breakers Pockemon à Lyon, en juin 2016.

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