La fraude coûte trop cher
Une campagne de communication au ton décalé vient d’être lancée
Un manque à gagner de 10 millions d’euros par an. C’est ce que représente la fraude sur le réseau des transports en commun lyonnais chaque année. « Cela équivaut à l’achat de 40 bus, quatre rames de tramway, une rame de métro », indique Kéolis, le gestionnaire. Quelque 23 000 contrôles sont effectués quotidiennement. Ce qui ne dissuade pourtant pas les utilisateurs de continuer à voyager sans ticket. Ils sont 70 000 chaque jour selon le Sytral, syndicat mixte qui gère le réseau. Soit 13 % des voyageurs.
Réduire d’au moins 0,5 %
De là à penser que les campagnes menées jusque-là n’ont pas été efficaces? « Elles l’ont été puisque la fraude baisse malgré une fréquentation en hausse. Mais le manque à gagner reste le même », répond Audrey Hippert, directrice du département de contrôle et d’intervention au sein de Keolis. L’objectif affiché : réduire la fraude de 0,5 point par an lors de ces six prochaines années. Le gestionnaire et le Sytral viennent donc de lancer une nouvelle campagne de communication et misent cette fois sur un ton décalé pour convaincre les plus réticents. Elle se décline en cinq visuels mettant en scène les fausses bonnes excuses ou la mauvaise foi dont font preuve certains fraudeurs, pris sur le vif : « Zut, je pensais qu’une validation par jour suffisait », « Vous allez rire mon chien vient d’avaler mon ticket » ou « Sérieusement on est déjà le 4 du mois ? ». « Ce sont des phrases que les contrôleurs entendent régulièrement », explique Audrey Hippert. Et d’ajouter : «L’humour peut fonctionner. Quand on adopte un ton moralisateur ou accusateur, on constate que le message est parfois mal perçu, notamment par les utilisateurs qui ne fraudent pas. » En parallèle, le Sytral entend néanmoins renforcer le nombre de contrôles sur le réseau. Il va se doter d’outils lui permettant de mieux cibler les zones et les plages horaires au cours desquelles les utilisateurs ne valident pas leur ticket.