L’île rêvée de Faccini
L’artiste folk sera à la Chapelle de la Trinité vendredi
Piers Faccini regrette la disparition de son « true master » Leonard Cohen, « un exemple en tant qu’artiste et qu’écrivain ». Comme un signe du destin, cet artiste folk italobritannique a publié son dernier album I Dreamed an Island le 21 octobre, soit le même jour que le You Want it Darker de Cohen. Quelle est donc cette île fantasmée par le songwriter si épanoui dans son studio des Cévennes? « Elle ressemble beaucoup à la Sicile de mes rêves, celle où existait un fascinant mélange culturel », explique Piers Faccini.
« En état de siège »
Il s’agit de la Sicile d’un âge d’or (XIIe et XIIIe siècles), lorsqu’elle était un carrefour bouillonnant des cultures latino-chrétienne, gréco-byzantine et arabo-islamique. « Les trois grandes religions monothéistes cohabitaient alors parfaitement, poursuit le chanteur de 46 ans. Je tenais à glisser une dimension politique sous la peau des chansons de cet album métissé. » Neuf langues apparaissent dans cette « fable » dont on perçoit pleinement la démarche au vu de l’actualité. Piers Faccini n’a d’ailleurs pas manqué de revenir sur la récente élection américaine via son compte Facebook. « L’île est une métaphore pour un havre de paix. Avec Donald Trump et le Brexit, elle est en état de siège. Nous sommes attaqués, la musique est notre défense », lâche l’artiste. Celui-ci estime désormais que son poignant single « Bring down the wall » est « devenu une chanson de protestation ». 25 à 35 €. A 20 h vendredi, à la Chapelle de la Trinité, 31, rue de la Bourse (2e).