Fillon vs Juppé, la bataille des idées sur les questions de société lancée
« 20 Minutes » a comparé les propositions des deux derniers candidats à la primaire
Alain Juppé et François Fillon s’affronteront, dimanche, lors du second tour de la primaire de la droite et du centre. Quelles sont leurs positions sur les questions de société? 20 Minutes fait le point.
Là où leurs programmes convergent. Les deux candidats ne reviendront pas sur le mariage pour tous, même si François Fillon plaide pour une réécriture de la loi Taubira pour affirmer que la filiation ne peut être établie qu’à l’égard de parents de sexes différents et que l’adoption plénière doit être réservée aux couples hétérosexuels. Ils considèrent que la procréation médicalement assistée doit être réservée aux couples hétérosexuels stériles en âge de procréer. Quand François Fillon entend abroger la loi Taubira sur la gestation pour autrui, Alain Juppé s’y montre « radicalement hostile ». En matière d’immigration, François Fillon et Alain Juppé proposent des quotas d’immigration et une réforme du regroupement familial. Quand Fillon propose, par exemple, que la nationalité ne soit accordée qu’à la demande du jeune, Juppé veut maintenir le « droit du sol » automatique si au moins un des parents était en situation régulière à la naissance de l’enfant.
Là où leurs programmes divergent. François Fillon ne souhaite pas interdire le port de signes religieux dans l’espace public. Juppé veut de son côté créer un Code de la laïcité « rassemblant les règles non négociables qui s’imposent à tous, et à toutes les religions, pour donner des bases fermes à ceux qui font appliquer la laïcité au quotidien ». Pour ce qui est du burkini, François Fillon est favorable à une loi l’interdisant, Alain Juppé ne veut pas de « loi de circonstance ». Sur l’islam en particulier, leur discours n’a pas la même tonalité. « Il y a un problème lié à l’islam », a déclaré François Fillon dans Le Figaro. Il souhaite créer « une instance de concertation entre l’Etat et l’islam en France », différente du Conseil français du culte musulman, dirigée par « des théologiens, des hommes et des femmes respectés qui puissent servir d’intermédiaire ». Il souhaite aussi interdire les fonds étrangers, pour la construction des mosquées, mais sans recourir à de l’argent public, estimant que « les musulmans sont suffisamment nombreux en France pour financer leur culte ». Alain Juppé souhaite, lui, créer un Conseil national des cultes, réglementer le recrutement des imams, exiger la transparence des financements des lieux de culte et expulser les imams qui prônent la violence.