Le témoignage poignant du père de la petite Fiona
Le père biologique de la petite Fiona a témoigné à la barre, lundi
Non, je ne tomberai pas ! » tranche le père de Fiona, lundi après-midi. Sa voix chevrotante incite le président de la cour d’assises de Riom (Puy-de-Dôme) à lui proposer une chaise. Trop de choses à dire à la cour et à demander à Cécile Bourgeon, la mère de la fillette, jugée avec Berkane Makhlouf pour «coups mortels ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». A commencer par le lieu où ils ont enterré la petite, un dimanche de mai 2013. « Elle est où ? Tu le sais très bien, lance le père. — Si je le savais, je le dirais, lui répond son ancienne compagne. Je suis désolée... » Index pointé vers le box, Nicolas Chafoulais insiste.
«Si ça n’allait pas, pourquoi tu m’as pas appelé pour que je la récupère ?» Nicolas Chafoulais, le père de Fiona
«Vous savez très bien, tous les deux, ce que vous lui avez fait. Juste à tes yeux, [je sais que] tu sais… » Après six jours d’audience, Nicolas Chafoulais en a assez de serrer ses poings de rage face aux dénégations des accusés. Tout en retenue, il annonce qu’il n’a «plus d’espoir» de pouvoir, un jour, «inhumer dignement» sa fille. Et de raconter les matins où elle tapait au mur de sa chambre pour « réclamer un câlin ». Pas de boulot, sous l’emprise de la drogue, le père de Fiona sait qu’il a été « une merde ». Au début de l’affaire, il a même été soupçonné d’avoir kidnappé sa fille. Avant que celle qu’il appelle « madame Bourgeon » n’avoue les faits. «Si ça n’allait pas, pourquoi tu m’as pas appelé pour que je la récupère ? supplie-t-il. — Je voulais le faire. Malheureusement… » Cécile Bourgeon n’a pas le temps de finir sa phrase qu’il explose. « Malheureusement ? Malheureusement ! Y a pas que Fiona que tu as détruit, tu le sais, ça ? » La cour doit rendre son verdict vendredi. Les accusés encourent une peine de trente ans.