La première pierre de l’IFCM a été posée
Le chantier de l’Institut français de civilisation musulmane est lancé officiellement ce jeudi
Sur chaque gros chantier, la pose de la première pierre est un instant important. Mais ce jeudi, cette étape revêtira un caractère encore plus essentiel lors du lancement officiel de la construction de l’Institut français de civilisation musulmane à Mermoz (8e), sur le terrain jouxtant la mosquée. Une cérémonie à laquelle doivent assister le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et les élus de la ville. « C’est un moment historique. Le 24 avril 1981, lors de sa venue dans le cadre de la présidentielle, Valéry Giscard d’Estaing parlait déjà de cet institut », se souvient le recteur de la grande mosquée Kamel Kabtane. En regardant cet établissement commencer à sortir de terre, il voit prendre fin une longue bataille. « C’est quarante ans de ma vie. Il y a d’abord eu le combat pour faire construire la mosquée de Lyon. A l’époque, nous sommes passés devant tous les tribunaux. Cela a été un combat féroce. Il fallait y croire pour tenir », lâche le septuagénaire qui a finalement attendu 2004 pour évoquer de nouveau le projet d’Institut.
Un lieu de connaissance
« Il fallait que la mosquée soit installée. Lorsque nous avons fêté ses 10 ans, je me suis dit qu’il était temps d’engager le second projet ». Douze années auront ensuite été nécessaires pour convaincre les autorités du bienfondé de ce lieu. « Le maire de Lyon Gérard Collomb a joué le jeu. Il nous a soutenus », ajoute Kamel Kabtane. Sur les 7 millions d’investissement nécessaires pour ériger l’institut, la Ville participera à hauteur d’1 million d’euros, la métropole et l’Etat également. « Un grand nombre de nos concitoyens non musulmans mais également ceux de culture musulmane connaissent très mal l’Islam. Il est nécessaire d’apporter une connaissance sur cette religion et ce qu’elle a apporté à la civilisation», estime Jean-Dominique Durand, adjoint lyonnais en charge du Patrimoine. « C’est indispensable notamment dans le contexte actuel qui nous confronte à des difficultés provenant du salafisme et, plus radical encore, du djihadisme». L’établissement accueillera une salle de conférences, un espace d’exposition, une médiathèque, des salles de classe et laboratoires de langue, un salon de thé restaurant. « Nous voulons présenter la culture et la civilisation sous tous ses aspects », ajoute Kamel Kabtane qui souhaite créer des « ponts » avec les musées et les universités.