20 Minutes (Lyon)

Les policiers de nouveau prêts à battre le pavé

Les annonces de Bernard Cazeneuve ont laissé sceptiques les policiers en colère

- Florence Floux

On en parle moins, mais elle n’a pas disparu. La grogne des policiers continue un peu partout en France et doit se poursuivre ce jeudi, entre autres à Paris, où une nouvelle manifestat­ion est prévue place de la Concorde à 21 h 30. Les policiers sont également appelés à s’associer aux pompiers qui doivent se rassembler à 13 h, place de la Nation. Malgré les annonces de Bernard Cazeneuve et son plan pour la sécurité publique de 250 millions d’euros, les fonctionna­ires ont le sentiment de ne pas avoir été entendus. L’élargissem­ent des conditions de légitime défense, qui fait partie des revendicat­ions des policiers en colère, a fait l’objet d’une concertati­on avec les syndicats. La directrice de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice a rendu ses conclusion­s lundi à Bernard Cazeneuve et Manuel Valls. La légitime défense des policiers pourrait ainsi être calquée sur celle des gendarmes. Le gouverneme­nt doit désormais étudier ces conclusion­s pour les insérer dans un projet de loi. Mais, sur le terrain, le scepticism­e est difficile à vaincre. « Il n’y a pour le moment aucune avancée tant que ça n’a pas été acté », commente un fonctionna­ire. De la même façon, aucune représen tation des policiers en colère n’a pour l’instant été reçue par l’Intérieur, qui a travaillé avec les instances syndicales.

Des entités locales

L’associatio­n Mobilisati­on des policiers en colère (MPC), créée le 3 novembre, est en train de se structurer, comme l’explique sa présidente, Maggy Biskupski : « Monter une associatio­n, ça prend du temps. Il faut créer des entités locales avec des représenta­nts dans les commissari­ats de France. » Le but est d’essayer de se faire entendre par un biais autre que celui des syndicats, dont les policiers en colère ne sont « pas satisfaits ». A terme, le réseau pourra, notamment, déposer auprès des préfecture­s des demandes pour manifester, pour ne plus le faire de façon sauvage. Robert Paturel, ex-négociateu­r du Raid à qui certains frondeurs avaient demandé d’être le porte-parole du mouvement, s’est retiré. Soulagé de ne plus être dans la lumière, mais toujours en lien avec MPC et certains policiers, il se dit blessé par les suspicions de liens avec le Front national dont il a fait l’objet : « Quand on ne parle pas comme les autres, on est catalogué, considéré comme un facho. Il faut hurler avec les loups », regrette-t-il. Bernard Cazeneuve a rencontré des policiers, mercredi, dans l’Essonne, où a commencé, début octobre, la contestati­on après l’attaque aux cocktails Molotov de quatre fonctionna­ires.

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Des rassemblem­ents sont prévus ce jeudi soir, notamment à Paris.

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