20 Minutes (Lyon)

Oh hisse la technologi­e !

Les bateaux du Vendée Globe sont aujourd’hui suréquipés

- William Pereira

Les dernières images, superbes, que Tanguy de Lamotte a filmées de son bateau, grâce à un drone sur la route du retour aux Sablesd’Olonne pour abandonner officielle­ment, prouvent encore le cap technologi­que qui a été franchi. Car, oui, il y a bien des drones sur le Vendée Globe. Et plein d’autres outils de pointe, qui incitent les skippers à se muer en geeks d’un trimestre. Par exemple : des super connexions Internet, des caméras qui filment en 4 k, des pilotes automatiqu­es ultra précis, des tensiomètr­es pour contrôler les foils ou encore un accès en temps réel à toutes sortes de données de course utiles aux skippers.

La connexion coûte bonbon

Au-delà des images envoyées à des fins de communicat­ion, quelle est l’utilité d’un drone sur une course au large ? « On peut par exemple le placer à 60 m du bateau sur une trajectoir­e qui correspond­rait au cap que le skipper voudrait prendre et le suivre », explique Matthieu Hacquebart, directeur technique du navigateur Eric Bellion (Comme un seul homme). Reste une faille. « Un drone ne peut pas aller au-delà de 10 noeuds (18,52 km/h). C’est problémati­que. » Surtout pour des types comme Alex Thomson, l’actuel leader, qui fonce à plus de 20 noeuds… D’un point de vue technologi­que, les concurrent­s du Vendée Globe sont aussi et surtout accessible­s 24 heures sur 24, où qu’ils soient. « Ils ont une connexion satellite, explique le directeur technique d’Eric Bellion. C’est ce que rêvent de faire Facebook et Google. » Mais la qualité a un prix. La facture Internet du skipper s’élève à 15 000 € pour ce Vendée Globe. « On a pris un forfait à 12 gigas d’Internet (c’est-à-dire pas beaucoup) payé à l’avance », précise Hacquebart. Outre l’aspect ludique, il ne faut pas oublier l’aspect pratique du confort apporté par ces outils technologi­ques. « Si Eric [Bellion] a une blessure, il n’a qu’à prendre une photo et me l’envoyer pour que je la montre au médecin qui donne ensuite son diagnostic, illustre Matthieu Hacquebart. Par contre, on ne peut pas trop faire de consultati­on par Skype. Dans le meilleur des cas, la connexion est à 128 k et on voit flou avec des jolis pixels. Il faudra encore attendre. » A ce rythme, les skippers pourront bientôt mater les matchs de Ligue des champions en streaming.

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Tanguy de Lamotte a envoyé de très belles images grâce à son drone.

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