Michèle Alliot-Marie se lance dans la présidentielle
Michèle Alliot-Marie est candidate à la présidentielle
En retrait du parti Les Républicains, Michèle Alliot-Marie s’est déclarée, officiellement, jeudi, candidate à l’élection présidentielle. Gaulliste revendiquée, l’ancienne ministre promeut une « vision à long terme » pour le pays et valorise le rôle d’un Etat stratège et protecteur des Français. La députée européenne assure « ne pas nuire » à la droite avec sa candidature.
Comment jugez-vous le succès de la primaire à droite ?
Les primaires ne sont pas dans l’esprit de nos institutions. Le candidat issu d’un parti ne peut incarner l’unité nationale.
Comment voyez-vous le vainqueur de cette primaire, François Fillon?
Je suis d’accord avec lui sur les domaines régaliens inspirés du gaullisme. Mais je suis surprise par ses choix libéraux. On ne peut marginaliser le rôle de l’Etat au nom d’une théorie libérale.
Etes-vous candidate à l’élection présidentielle de 2017 ?
Oui, je le suis. Je propose une vision pour renouer avec un esprit de conquête pour la France et pour chacun des Français. Je suis pour la liberté des entreprises pour faire face à la concurrence étrangère, mais je pense que, dans le monde actuel, l’Etat a toujours un rôle à jouer. C’est l’Etat qui permet à la France de lancer les investissements nécessaires pour les 5, 10, 15, 20 prochaines années. Beaucoup font l’impasse sur le rôle essentiel de l’Etat stratège. Un Etat doit rassurer les Français pour leur permettre d’être plus libres et de réussir. Je pense aussi que toutes les questions fondamentales de société doivent faire l’objet d’un référendum. J’ai aujourd’hui environ la moitié des promesses des 500 parrainages requis.
Votre candidature peut-elle nuire à la droite?
Je n’ai jamais nui à ma famille politique et je ne le ferai jamais. Je me présente pour apporter quelque chose au débat et pour mon pays. Je regrette que, depuis 2002, toutes les sensibilités de droite se sont rangées derrière un seul homme, dans un seul langage trop souvent à l’eau tiède.
Comment jugez-vous la candidature de votre collègue Henri Guaino?
Nous partageons beaucoup de points de vue. Ce qui nous sépare, c’est l’Europe. La France ne peut être la France qu’en s’adossant à un ensemble plus vaste. Le plus naturel, pour nous, est l’Europe, même si elle ne fonctionne pas de manière idéale. Il ne serait ni responsable, ni réaliste de sortir de l’Europe ou de l’euro.