Lyon reste l’une des villes les plus chères
Les données de l’observatoire local ont été dévoilées
«Un territoire cher mais des loyers maîtrisés. » C’est ce qui ressort des données de l’observatoire local des loyers de Lyon, communiquées par la métropole. Cette instance a été lancée il y a deux ans sous l’égide du ministère du Logement. L’objectif : collecter un maximum d’informations auprès des locataires et des propriétaires pour établir un diagnostic précis des prix de l’immobilier dans le parc locatif privé. Voici ce qu’il faut en retenir.
Lyon dans le haut du panier. Premier enseignement tiré des analyses : avec un prix moyen de 11,10€/m2, l’agglomération lyonnaise est l’une des plus chères de France. Même si elle reste nettement moins onéreuse que Paris (18,70 €/m²), Nice (13,30 €/ m²) ou Montpellier (11,90 €/m²). Dans Lyon intra-muros, les prix grimpent un peu plus: 11,70 €/m² en moyenne.
Les particuliers plus gourmands que les agences. « Les résultats bouleversent les idées reçues, observe Michel Le Faou, vice-président en charge de l’urbanisme. On se rend compte que la location de particulier à particulier est plus chère que la location avec une agence. » «Les propriétaires ont tendance à surestimer la valeur de leurs biens alors que les professionnels s’autorégulent entre eux. Les agences savent qu’elles n’ont pas intérêt à louer plus cher », enchaîne Ingrid Pignard de l’Agence d’urbanisme. Pour autant, l’écart reste relativement faible entre les deux (environ 50 cts d’euros/m2). Toutefois, les frais proposés par les agences ne sont pas inclus dans les données enregistrées.
Les loyers ne s’envolent plus. En 2008, la crise est passée par là, freinant considérablement la hausse des loyers. Depuis, « l’augmentation est raisonnable. Elle suit celle de l’indice de référence des loyers (IRL) », indique Ingrid Pignard. Pour Michel Le Faou, si le prix des loyers n’explose pas, c’est surtout en raison de la politique menée par le Grand Lyon. « Nous avons construit beaucoup de logements. Si nous ne l’avions pas fait, nous aurions grippé le marché immobilier et les prix auraient évolué ».
L’observatoire, un garde-fou ? « L’idée c’est que l’observatoire fasse office de garantie par rapport à l’évolution trop accrue des loyers, répond Joël Prillard, de la direction départementale des territoires du Rhône. La transparence fait qu’on ne peut plus tricher aussi facilement. » La métropole ne s’en cache pas : elle n’est guère favorable à l’idée d’encadrer les prix des locations. « Les résultats de l’observatoire nous encouragent à continuer la production de logements plutôt que de mettre en place un dispositif d’encadrement des loyers », confirme Michel Le Faou.