La sécurité renforcée
Des moyens supplémentaires ont été déployés
Sourires de mise, commerçants affables tentant d’appâter le chaland, badauds à la recherche de cadeaux idéaux… Quelques heures après l’attentat perpétré sur un marché de Noël à Berlin, l’ambiance était à la décontraction dans les allées de celui installé place Carnot, à Lyon. « Je craignais qu’il y ait une baisse de fréquentation aujourd’hui par rapport aux jours précédents mais ce n’est pas le cas. Les gens sont venus », constate Arnaud, qui tient un stand de bijoux. Et de poursuivre : « L’an dernier, le marché de Noël avait ouvert quelques jours seulement après les attentats de Paris. On avait senti la différence. Mais pas là. » Derrière sa caisse, Françoise qui vend des produits d’Avignon, abonde. « Je n’ai eu aucune appréhension pour venir travailler aujourd’hui. On voit depuis ce matin que la sécurité a été renforcée. Et les camions ou voitures ne peuvent pas venir ici », appuie la commerçante, habituée des lieux. « Des plots en béton ont été installés aux différentes entrées du site. Ce qui rend impossible l’intrusion de poids lourd », complète François, producteur de Cognac. « Quant aux policiers ou au personnel de sécurité, ils restent très vigilants. Ma femme a voulu me rejoindre l’autre jour à l’ouverture. Ils ne la connaissaient pas et l’ont contrôlée », ajoute le commerçant. « Le dispositif de sécurité est monté en puissance depuis mardi matin sur les différents marchés de Noël, même si on veille à ne pas dégarnir les autres lieux très fréquentés comme les centres commerciaux ou les gares », précise Jacques-Antoine Sourice, le directeur adjoint de la Sûreté du Rhône. « Avant, une patrouille restait à demeure place Carnot, aujourd’hui plus d’une vingtaine d’agents sont mobilisés. Certains sont postés au même endroit et d’autres effectuent des navettes en continu », détaille-t-il. A Lyon et ses alentours, près de 140 personnes ont été affectées depuis mardi matin à la surveillance des marchés de Noël : 70 policiers et autant de militaires. « Pour autant, il ne s’agit pas d’effrayer les gens, enchaîne Michel Delpuech, le préfet du Rhône. Berlin a montré que la menace terroriste demeure très élevée. C’est une réalité. Mais on ne peut pas annuler en permanence ce type d’événements. Les visiteurs doivent continuer à venir en toute sérénité. »
« On ne peut pas annuler ce type d’événements en permanence. » Michel Delpuech, préfet du Rhône