20 Minutes (Lyon)

Le gymnase des plus démunis

Près de 70 % des personnes accueillie­s dans les dispositif­s d’urgence sont des familles

- Caroline Girardon

Les températur­es négatives devraient s’accentuer d’ici à ce week-end. Le froid s’est installé depuis quelques jours sur le Rhône, poussant les services de l’Etat à ouvrir 200 nouvelles places en centre d’hébergemen­t d’urgence et à réquisitio­nner le gymnase Chanfray, situé dans le quartier de la Confluence, pour dix jours afin que les personnes sans-abri dorment au chaud.

Des migrants des Balkans

« On peut accueillir jusqu’à 140 personnes », détaille Xavier Inglebert, préfet délégué à l’égalité des chances. Repérées par le 115, 68 personnes ont été emmenées au gymnase mardi soir. « Des familles, beaucoup d’enfants dont un bébé de 4 mois », selon les représenta­nts de la Croix-Rouge qui géraient les lieux avant de passer le relais mercredi à l’Armée du salut. Et des hommes isolés. Mais les « fracassés de la vie » ne sont aujourd’hui plus la majorité des personnes accueillie­s dans les centres d’hébergemen­t d’urgence. « La configurat­ion a changé. On voit une porosité entre le dispositif d’hébergemen­t d’urgence hivernal et les dispositif­s d’asile. Aujourd’hui, 70 % des personnes prises en charge sont des gens déboutés du droit d’asile, qui ont vu leur appel rejeté », observe Xavier Inglebert. Principale­ment des familles venues des Balkans, qui ont « vocation à retourner chez elles mais qui ne le font pas », poursuit le préfet. Certaines d’entre elles, accueillie­s au gymnase, s’étaient installées au parc Jugan. D’autres avaient érigé des camps de fortune sous les tunnels de Perrache ou le long du quai Sédallian. « Plusieurs familles sont déjà connues des associatio­ns et des collectifs mais d’autres, non. Car elles ne restent pas sur les mêmes lieux, elles sont en perpétuel mouvement », ajoute Xavier Inglebert pour qui l’ouverture du gymnase servira de « sas ». « Ce dispositif va permettre à la ville d’identifier ces nouvelles personnes dans le besoin et de les aider aux mieux. Elles pourront ensuite être orientées vers d’autres dispositif­s, comme les centres d’accueil de demandeurs d’asile ».

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Des familles vivant dans des squats ont été hébergées au gymnase.

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