Le musée galloromain lance une capsule du futur
Le musée de Saint-Romain-en-Gal va créer une capsule destinée à être déterrée en 2067
Lorsque les messages seront déterrés, une partie des expéditeurs ne sera plus de ce monde. Pour les cinquante ans de la découverte du site archéologique de SaintRomain-en-Gal, le musée gallo-romain a eu l’idée géniale de permettre au public d’envoyer des messages dans le futur. Dès le 21 janvier, dans le cadre d’un travail engagé sur le thème « Mémoires passées, mémoires futures : 1967, 2017, 2067 », les visiteurs, les scolaires, des écrivains, philosophes, archéologues ou plasticiens seront invités à livrer leurs pensées sur le patrimoine, la transmission et la mémoire. Leurs mots et réflexions, collectés sous forme de textes, de photos ou de dessins, pourront être déposés dans une amphore coupée en deux et mise à leur disposition au musée et au pavillon du tourisme de Vienne. « Ces messages seront placés dans des boîtes, baptisées boîtes aux l’êtres. Ces dernières seront mises dans une capsule temporelle, une cuve en béton de 5 m3 qui sera enterrée le 24 juin », précise Laurence Brissaud, arrivée il y a trente ans au musée en tant qu’archéologue.
Au milieu des vestiges
La capsule sera enfouie sur le site archéologique au milieu des vestiges, où elle devrait rester jusqu’en 2067. « Pour qu’elle ne soit pas oubliée, nous allons l’enregistrer sur un site qui recense les capsules. Dans cinquante ans, une alerte avertira qu’il faut la déterrer », indique l’attachée de conservation du patrimoine. Pour rédiger les messages, le public sera invité à répondre à deux questions : « Faut-il protéger, préserver, transmettre les sites archéologiques aux générations futures ? Pourquoi et comment ? » et « Quel objet patrimonial souhaiteriez-vous que l’on conserve dans la capsule ? Pour quelles raisons ? ». Pour être utiles dans des décennies, les messages seront classés dans la capsule en fonction des thèmes abordés. « Nous voulons que les gens aient quelque chose de beau à faire à partir de ce qu’ils auront trouvé en 2067 », ajoute l’archéologue, qui a pensé à tout dans les moindres détails. Y compris à ceux qui découvriront la capsule. « Moi je ne serai plus de ce monde, comme beaucoup de contributeurs. Pour chaque message déposé, chacun se verra remettre un numéro qu’il pourra transmettre à une personne aimée qui devrait être en vie dans cinquante ans. Elle sera là pour ouvrir la capsule et découvrir le mot laissé », ajoute Laurence Brissaud.