Le rap français sonne afro
Booba joue au Gabon, MHD concourt aux Victoires de la musique
Il y a un an, « Sapés comme jamais » de Maître Gims emporte la Victoire de la musique de la chanson de l’année. En 2017, MHD concourt pour la même récompense avec sa chanson « A Kele Nta ». Deux chansons d’afro trap seraient élues chanson de l’année d’affilée… Le genre est en train de devenir sacrément mainstream et se place bien pour 2017.
Mélange des rythmes
Samedi soir, Booba, qui a pris un virage africain avec ses derniers morceaux (dont « DKR », hommage à l’Afrique) et a récemment donné un concert à Dakar, a chanté pour l’ouverture de la Coupe d’Afrique des Nations, au Gabon. Avec lui, plusieurs rappeurs français se rapprochent des sonorités, des rythmes ou d’instruments africains. Le mouvement n’est pas jeune, on se rappelle ainsi des albums Mon Afrique en 2007, puis Africa Forever en 2011 de Mokobé, mais s’accélère depuis le succès considérable engrangé par MHD avec ses six EP de la série « Afro Trap ». Si de nombreux observateurs de la tendance afro trap notent que les jeunes rappeurs français ont une meilleure connaissance que leurs aînés de la musique africaine, notamment grâce au développement de YouTube, les producteurs et labels espèrent développer l’audience des talents africains eux-mêmes plutôt que d’importer des rappeurs français à succès. C’est par exemple le cas de Binetou Sylla, directrice du label Syllart Records. Les récents déboires de Booba au Sénégal, où son insolence et son sens du clash sont mal passés auprès d’une partie du public, et au Gabon, où sa performance en ouverture de la CAN n’a pas soulevé l’enthousiasme, démontrent que les rappeurs français ne peuvent pas débarquer en Afrique en pays conquis.