Les professionnels de l’urgence sociale sont en grève
Les professionnels de l’urgence sociale seront en grève ce jeudi
«Pour ce soir, désolé, nous n’avons pas de place disponible. » Chaque jour, le même refrain. Depuis le début de l’hiver, le standard du 115 du Rhône est saturé. Et lorsqu’au bout du fil, un opérateur parvient à décrocher, il n’y a généralement pas de solution. Excédés par cette situation, les professionnels de l’urgence sociale et du Samu social ont annoncé qu’ils seraient en grève ce jeudi. Une façon de faire pression sur l’Etat.
Des « invisibles »
Valérie, qui fait partie du collectif des urgentistes lyonnais, déplore que « 1504 personnes ont appelé le 115 ces quinze derniers jours sans avoir obtenu de solution. Et encore ce chiffre est en dessous de la réalité. Plein de gens n’appellent plus le 115 ou n’appellent pas, car ils savent qu’il n’y a de places pour eux. Ce chiffre n’inclut pas non les personnes qui dorment dans leur voiture, dans des abris de fortune, des garages ou chez des tiers malveillants. Ce sont des invisibles qui sont pourtant dans la même souffrance que les autres. Comment le préfet pouvait-il imaginer que 340 places grand froid permettraient le “zéro personne à la rue” ? » « Nous ressentons de l’impuissance, car nous ne sommes pas en mesure de proposer aux gens ce à quoi ils ont droit. C’est dur de se retrouver face à des nourrissons, des personnes âgées, des personnes handicapées et leur dire qu’il n’y a pas d’endroit où dormir », témoigne Marine, qui travaille pour le samu social. « Certains pleurent et s’effondrent ou s’énervent. D’autres sont résignés. Hier soir [mardi], à partir de 23h, l’intégralité des places était occupée », poursuit la jeune femme. Le collectif a prévu de manifester à 17 h devant la préfecture, réclamant l’ouverture des places d’hébergement restantes (prévue dans le cadre du plan froid), la réquisition des bâtiments vides et la création de places supplémentaires dans le Rhône.