20 Minutes (Lyon)

Au QG de Valls, l’amertume

- Thibaut Le Gal

Bar vide et couloirs remplis de journalist­es. Dimanche soir, à la Maison de l’Amérique latine où s’étaient réunis les soutiens de Manuel Valls, rien n’augurait la victoire de leur champion. Didier Guillaume, directeur de campagne de Manuel Valls, indiquait même avant les résultats : « L’important, ce soir, n’est pas l’ordre d’arrivée, mais la qualificat­ion pour le second tour. Demain, il y aura une nouvelle dynamique. Il faut prendre les étapes les unes après les autres. » Vers 20h40, les résultats partiels confirment les craintes : Manuel Valls se place en seconde position derrière l’outsider Benoît Hamon. Dans l’assemblée, Elisa est désabusée. « Je suis déçue, je redoutais que Benoît Hamon parvienne à mobiliser tous les gauchistes du PS. Lui et toute sa bande de frondeurs ont fait comme s’ils étaient dans l’opposition pendant plusieurs mois… Ce revenu universel, c’est pourtant stupide… » Dans la foulée, les soutiens de Manuel Valls prennent deux coups sur la tête : le ralliement (attendu) d’Arnaud Montebourg vers Benoît Hamon et l’absence de consigne (espérée) de Vincent Peillon. La mine défaite et comme surpris par les « Valls président! » qui l’accompagne­nt, l’ex-Premier ministre lance : « Pour le second tour, rien n’est écrit. » Et de pilonner son adversaire. « Un choix très clair se présente désormais à nous et à vous. Le choix entre la défaite assurée et la victoire possible. » Le candidat avance ses arguments pour le duel à venir. A eux, la « gauche de responsabi­lité », « l’autorité de l’Etat », la défense de la laïcité. Elisa reprend un peu de force. Mais déclare, agacée : « Jamais je ne voterai pour Benoît Hamon… Je préfère encore renier le Parti socialiste et voter Macron, sans états d’âme. » Voilà un homme qui, dimanche soir, devait sourire.

« La choix entre la défaite assurée et la victoire possible. »

Manuel Valls

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