20 Minutes (Lyon)

Au boulot, les robots !

Nul ne sait si les androïdes vont supprimer ou créer de l’emploi

- Annabelle Laurent

Associer « robots » et « emploi » fait surgir immédiatem­ent… une menace ? Une chance ? Difficile d’y voir clair tant les études se contredise­nt, annonçant de 10 à 50% d’emplois détruits à moyen terme. Surtout quand l’une se focalise sur les robots et l’autre sur le « numérique » en général, sans forcément tenir compte des nouveaux emplois créés. Mais les politiques s’y risquent. Le 8 janvier sur France Inter, Benoît Hamon citait « un rapport qui, pour la France, estime que plus de 3 millions d’emplois seraient menacés d’ici à 2025 ». Comme le soulignent Les Echos, Hamon est allé puiser la plus alarmiste des estimation­s existantes dans le rapport de Roland Berger publié en octobre 2014. Or, non seulement le chiffre de 3 millions correspond au « pire scénario » et à l’hypothèse haute du rapport, mais d’autres avancent les chiffres de 2,4 millions, voire 1,49 million d’emplois supprimés. En première ligne : les agents d’entretien, qui représente­nt 21% des métiers les plus « exposés » à la robotisati­on, puis « les caissiers et employés de services divers » (13 %). « Les pays qui ont le plus de robots (le Japon, la Corée, l’Allemagne et la Suède) sont aussi ceux qui ont le moins de chômage chez eux. Ce sont aussi ceux qui ont le plus d’emplois industriel­s. Alors que les pays sous-équipés en robots, comme la France, sont ceux où l’industrie est la plus faible et où le chômage est le plus élevé », notait le journalist­e économique François Lenglet lundi sur RTL, souhaitant combattre « l’illusion la plus courante en matière d’économie, celle qui veut que les robots créent le chômage ». « Intégrer des robots dans l’industrie, c’est en réalité LA solution pour maintenir notre capital et nos emplois industriel­s ! » estime pour sa part le Symop (Syndicat des machines et technologi­es de production), qui souligne que l’implantati­on de robots peut augmenter la productivi­té, donc générer des embauches. Le 19 janvier, au Sénat, lors d’une table ronde sur l’intelligen­ce artificiel­le, Laurent Alexandre, ex-chirurgien, cofondateu­r de Doctissimo, transhuman­iste et expert des nouvelles technologi­esn a affirmé : « L’intelligen­ce artificiel­le aura dépassé les meilleurs radiologue­s avant 2030. » Et d’insister : « Nous avons un problème de reconversi­on qui dépasse le problème des chauffeurs routiers et des emplois non qualifiés. Le lien entre qualificat­ion des emplois et le risque d’automatisa­tion est beaucoup plus complexe que ce qu’on imaginait il y a encore dix ans, quand on raisonnait en termes de robots au lieu de raisonner en termes d’intelligen­ce artificiel­le. »

« Intégrer des robots dans l’industrie, c’est LA solution. »

Le Symop

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##JEL#37-66-http://bit.ly/2k0rZRY##JEL# Un robot créé pour remplacer le copilote humain dans le cockpit.

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