Hamon-Valls, l’heure de la lutte finale est arrivée
L’adversaire de Valls à la primaire affirme sa défiance vis-à-vis de la Commission
Dernière ligne droite pour Benoît Hamon. A trois jours du dénouement de la primaire de la gauche, le vainqueur du premier scrutin a reçu 20 Minutes, jeudi, pour évoquer l’Europe, son programme présidentiel et les divisions au sein du PS. Si vous êtes vainqueur de la primaire, votre programme présidentiel serat-il à 100 % le même qu’aujourd’hui ? Le cap sera intégralement maintenu. Mais je vais enrichir, améliorer ce qui peut l’être. Je ne suis pas dogmatique. Comment rassembler la gauche lorsque des soutiens de Hollande envisagent de rallier Macron en cas de défaite de Valls ? Je ne crois pas à ce scénario, mais il me faudra faire des efforts quand il me reviendra de représenter toute cette famille. Manuel Valls prendra la place qu’il jugera être la bonne. Je ne lui demanderai pas d’aller défendre le contraire de ce qu’il pense. Comment penser un « dialogue possible » avec Mélenchon et Macron quand les deux veulent la mort du PS ? Emmanuel Macron, c’est le centre, pas la gauche. Avec Jean-Luc Mélenchon, le dialogue est possible, même si je le perçois difficile car il a envie d’aller jusqu’au bout. Se posera la question de savoir qui est le plus à même de rassembler la gauche. C’est une discussion que je souhaite avoir avec lui. Comment votre programme ancré à gauche peut-il parler à l’ensemble d’une société marquée par la peur du terrorisme, du déclassement, etc. ? Vous auriez parié que l’on parle aux déjeuners du dimanche du revenu universel ? On ne parlait que d’identité et de burkini… On a réussi à imposer la question sociale dans le débat et je vais continuer. Je ne fais pas commerce électoral des angoisses. J’essaie de proposer un chemin qui mobilise des énergies positives et solidaires. Les énergies négatives, vous les trouvez du côté de François Fillon et Marine Le Pen. Que dites-vous à la Commission européenne qui est en contradiction avec votre programme sur l’emploi ? L’Europe n’a aucune compétence sur les questions sociales. Elle se mêle de ce qui ne la regarde pas. Les recommandations de la Commission européenne en matière de droit du travail, c’est classement vertical [Il fait le geste de jeter un dossier à la poubelle]. Je n’ai absolument pas besoin qu’un technocrate m’explique comment on rénove le marché du travail. Je pense qu’il a été très mal réformé quand on a fait la loi El Khomri, en fonction de ce que demandait Bruxelles. Après mon élection présidentielle, la Commission européenne, ce sera « merci et au revoir ». Comment réagissez-vous aux accusations d’emploi fictif visant Penelope Fillon ? La conséquence à en tirer, c’est qu’il faut empêcher que l’on recrute un membre de sa famille. Il faut une frontière étanche entre un député et ses employés.
« Je ne demanderai pas à Manuel Valls d’aller défendre le contraire de ce qu’il pense. »