20 Minutes (Lyon)

Valls reprend du poil de la bête face à ses militants

- A Alfortvill­e, Thibaut Le Gal

Manuel Valls parmi les siens, à trois jours du duel avec Benoît Hamon. Le finaliste de la primaire organisée par le Parti socialiste tenait un meeting, jeudi soir à Alfortvill­e (Val-de-Marne,) dans la commune de son ami, le député Luc Carvounas. Objectif? Appeler à une mobilisati­on massive pour l’emporter lors du second tour, dimanche. Le candidat s’est montré plus mesuré lors du débat, mercredi, après plusieurs jours de tension et d’attaques. Manuel Valls et ses proches étaient-ils allés trop loin ? « Ce n‘était pas un pugilat, ni un match de boxe, mais un débat de fond. Manuel Valls a su montrer les lignes de divergence­s avec Benoît Hamon », répond Didier Guillaume, son directeur de campagne. « Il était normal que la tension monte, vu les enjeux », justifie Philippe Doucet, son porte-parole. A la tribune, le candidat a remis le bleu de chauffe et tapé à plusieurs reprises sur son adversaire. « Benoît Hamon propose un quinquenna­t à 500 milliards, on ne peut pas se faire élire sur un tel projet, ou sinon la gauche perdrait toute crédibilit­é! » Mais c’est sur la laïcité que l’ancien Premier ministre a recueilli le plus d’applaudiss­ements. « Moi, contrairem­ent au porte-parole de Benoît Hamon, je ne suis pas un ami du CCIF [Collectif contre l’islamophob­ie en France] », a-t-il lancé. « Je ne veux pas laisser s’installer le communauta­risme. On ne peut accepter aucune ambiguïté! » Après l’enfarinage, après la gifle, Manuel Valls a encore connu une mésaventur­e, jeudi. Quelques minutes après sa prise de parole, une poignée de personnes ont été évacuées de la salle, criant « Touche pas à ma ZEP ! ». Le candidat a tenté de les couvrir avec sa voix. « Il y en a toujours un! [pour perturber sa campagne] » En fin de meeting, il s’en est amusé. « On ne m’a rien épargné, mais j’aime ça, aller au contact! »

L’explosion du PS redoutée

Les socialiste­s soutiendro­nt-ils le candidat désigné par la primaire malgré les différence­s de fond ? C’est la question qui se posera dimanche. Les pro-Valls sont directs. Boris, 32 ans : « Ça va être compliqué de soutenir Hamon, le gagnant devra inclure des éléments de programme du perdant dans le sien. Si Hamon ne bouge pas d’un iota en cas de victoire, je ne pourrai pas le soutenir. » Astrid, 59 ans, évoque même un soutien au leader d’En Marche ! « Au sein de notre section, beaucoup iront voter Macron en cas de défaite. C’est vrai, on craint que le PS explose. »

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Manuel Valls, jeudi soir, à Alfortvill­e.

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