20 Minutes (Lyon)

Angoulême bulle sans problème

La 44e édition du plus grand événement mondial consacré au 9e art s’est ouverte jeudi

- De notre envoyé spécial à Angoulême, Olivier Mimran

A-pai-sé ! C’est l’adjectif qui, à la grande satisfacti­on de ses organisate­urs, caractéris­e – pour l’instant – le mieux la nouvelle édition du Festival internatio­nal de la bande dessinée d’Angoulême, qui s’est ouverte ce jeudi. Pour faire oublier les polémiques qui en ont perturbé le bon déroulemen­t l’an dernier (fronde des auteures sous-représenté­es, couac lors de la cérémonie de remise des prix), le festival semble avoir joué la carte du consensus en présentant exposition­s et animations qui ne prêtent le flanc à aucune critique. Les festivalie­rs sont les premiers à s’en réjouir, comme Patricia, une habituée vivant à Angoulême, pour qui « les histoires que relaient les médias ne concernent que de rares privilégié­s et ne nous intéressen­t pas. Nous, on vient pour découvrir de nouvelles bandes dessinées et surtout pour rencontrer les auteurs qui nous font rêver à longueur d’année. » Ça tombe bien, puisque les éditeurs, dont certains menaçaient de boycotter le festival àla suite des « scandales » de l’an dernier, sont finalement tous présents. Même Dupuis, qui signe son retour après des années d’absence.

Le calme règne

Dès jeudi matin, l’apaisement était manifeste autour des stands de dédicaces (ce qui s’explique aussi par le fait que la plupart des auteurs n’arrivent que le vendredi) jusque dans les premières files d’attente : « C’est super calme, s’étonne Maxence, un étudiant bordelais qui fréquente le festival depuis plus de dix ans. D’habitude, c’est un peu la bagarre pour visiter une expo, mais là, tout le monde est étrangemen­t cool. » « Les contrôles sont pourtant plus poussés qu’ils ne l’ont jamais été, précise Jean-Louis, l’un des vigiles de la bulle éditeurs, mais c’est chouette parce que les gens s’y prêtent avec le sourire. » Les seuls éclats perceptibl­es sont les rires et les cris d’enfants, traditionn­ellement présents en masse le jeudi, car les enseignant­s locaux « sont de plus en plus enclins à faire entrer la bande dessinée dans les classes, nous déclarait récemment Ezilda Tribot, responsabl­e du Pôle jeunesse du festival. Nous voyons ainsi, chaque année, exploser la fréquentat­ion de visites scolaires sur des expos spécifique­s ou au musée de la Bande dessinée. » Sylvie, enseignant­e dans le primaire, confirme que « la bande dessinée est un formidable moyen d’amener les enfants à la lecture, et le festival d’Angoulême, qui propose de plus en plus d’ateliers, d’animations spécifique­ment adressées aux plus jeunes, l’a bien compris. » L’ambiance générale semble donc donner raison à l’organisati­on du festival, dont le « slogan », cette année, est « Passé, présent, futur ». Bon, le passé récent, on l’oublie. Mais le présent s’annonce plus serein que jamais et l’avenir, radieux, si l’on en croit Léa, 7 ans : « Le festival d’Angoulême, c’est trop bien parce qu’on peut lire plein de BD sans se cacher. Maintenant, j’irai tout le temps et quand je serai une maman, j’y emmènerai tous mes enfants. »

« La BD est un formidable moyen d’amener les enfants à la lecture. » Sylvie, enseignant­e

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Marc Boutavant est en sélection officielle jeunesse pour le tome 11 d’« Ariol », écrit par Emmanuel Guibert.

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