Angoulême gaga du manga
La bande dessinée asiatique est bien représentée
Deux ans après l’attribution du Grand Prix à Katsuhiro Otomo, l’auteur d’« Akira », le manga n’a jamais été aussi présent qu’en cette 44e édition du festival d’Angoulême. S’il n’est pas en sélection, « Pline » (Casterman) est un parfait ambassadeur, incarné par Mari Yamazaki et Tori Miki, tous deux invités du festival.
Histoire et récit
On doit à la première « Thermae Romae », où un architecte de l’Empire romain se retrouve projeté dans le Japon contemporain. Elle signe aujourd’hui un portrait de Pline l’Ancien, figure historique du Ier siècle de l’ère chrétienne, commandant de l’armée romaine, savant, érudit et auteur d’une Histoire naturelle qui fait référence encore aujourd’hui. « Dans “Thermae Romae”, la comédie m’empêchait de me focaliser comme je l’aurais voulu sur la Rome antique, sur la vie quotidienne à cette époque, explique la dessinatrice. “Pline” met également en perspective la Rome d’hier et le Japon d’aujourd’hui, cette fois à travers les catastrophes naturelles, les éruptions du Vésuve et de l’Etna. Bien sûr, l’accident nucléaire de Fukushima a été un déclic. » L’approche historique et scientifique de Mari Yamazaki, au plus près du texte et des faits, est contrebalancée par Tori Miki, plus intéressé par les ombres et les apparitions fantastiques. Gengoroh Tagame, dont « Le Mari de mon frère » (Akata) concourt en sélection officielle, est également présent à Angoulême. Plus connu pour ses oeuvres homoérotiques, il met en scène ici une chronique sociale et une leçon de tolérance : Yaichi élève seul sa fille jusqu’au jour où débarque le mari de son frère jumeau décédé. Le beau « Chiisakobé », le manhwa Mauvaises filles, le touchant « Sunny » et le bizarroïde « Last Hero Inuyashiki » sont également en sélection.