20 Minutes (Lyon)

Il ne lâche rien

François Fillon évoque une tentative d’« assassinat politique » de la part des médias

- Thibaut Le Gal

« Tout est parfaiteme­nt légal. » Face aux affaires, François Fillon a gardé sa ligne de défense en conférence de presse, lundi. Le candidat de la droite ne compte pas renoncer à la présidenti­elle.

«Baissez vos téléphones devant ! Assis ! Mais assis, enfin ! » François Fillon n’est pas encore apparu à l’estrade que règne déjà une incroyable tension à son QG de campagne, porte de Versailles (Paris, 15e), lundi. Un membre de l’équipe du candidat vient même faire la police parmi plus de 200 journalist­es et photograph­es. Son entourage avait promis du lourd : une « totale transparen­ce » sur l’emploi de son épouse et de deux de ses enfants comme attachés parlementa­ires. Les Français allaient enfin connaître la vérité, prévenaien­t-ils, après plusieurs jours d’errement dans la communicat­ion. A peine monté à la tribune, le candidat fait une promesse, l’air grave : « Je comprends le besoin de me voir clarifier les choses. Et je vais le faire. Parce que je n’ai rien à cacher. » Pendant près d’une heure, il dit beaucoup de choses, attaque la gauche, le système, la justice et les médias. Il présente même ses excuses pour avoir travaillé avec sa femme et ses enfants : « J’ai privilégié cette collaborat­ion de confiance qui aujourd’hui suscite la défiance. C’était une erreur, je le regrette profondéme­nt, et je présente mes excuses aux Français. » Ce que François Fillon ne fait pas, c’est apporter de nouveaux éléments sur le fond des accusation­s : sa société de conseils, les missions effectuées par sa famille, les reliquats rétrocédés au Sénat, ou la Revue des deux mondes. « Tous les faits évoqués sont légaux et transparen­ts », se contente-t-il de répondre, préférant focaliser son discours sur un complot qui viserait à l’empêcher d’être candidat. « Pourquoi monter cette opération contre moi ? interroge-t-il. Le but de cette opération est d’effacer le choix des électeurs de la primaire […] On ne pourra pas leur voler leur choix. On ne les fera pas taire. Manifestem­ent, mon programme dérange », accusant les journalist­es d’avoir voulu le « lyncher, l’assassiner politiquem­ent ».

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Le candidat de la droite a préféré attaquer les médias et la gauche plutôt que de s’exprimer sur le fond de ses affaires.

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