Il ne lâche rien
François Fillon évoque une tentative d’« assassinat politique » de la part des médias
« Tout est parfaitement légal. » Face aux affaires, François Fillon a gardé sa ligne de défense en conférence de presse, lundi. Le candidat de la droite ne compte pas renoncer à la présidentielle.
«Baissez vos téléphones devant ! Assis ! Mais assis, enfin ! » François Fillon n’est pas encore apparu à l’estrade que règne déjà une incroyable tension à son QG de campagne, porte de Versailles (Paris, 15e), lundi. Un membre de l’équipe du candidat vient même faire la police parmi plus de 200 journalistes et photographes. Son entourage avait promis du lourd : une « totale transparence » sur l’emploi de son épouse et de deux de ses enfants comme attachés parlementaires. Les Français allaient enfin connaître la vérité, prévenaient-ils, après plusieurs jours d’errement dans la communication. A peine monté à la tribune, le candidat fait une promesse, l’air grave : « Je comprends le besoin de me voir clarifier les choses. Et je vais le faire. Parce que je n’ai rien à cacher. » Pendant près d’une heure, il dit beaucoup de choses, attaque la gauche, le système, la justice et les médias. Il présente même ses excuses pour avoir travaillé avec sa femme et ses enfants : « J’ai privilégié cette collaboration de confiance qui aujourd’hui suscite la défiance. C’était une erreur, je le regrette profondément, et je présente mes excuses aux Français. » Ce que François Fillon ne fait pas, c’est apporter de nouveaux éléments sur le fond des accusations : sa société de conseils, les missions effectuées par sa famille, les reliquats rétrocédés au Sénat, ou la Revue des deux mondes. « Tous les faits évoqués sont légaux et transparents », se contente-t-il de répondre, préférant focaliser son discours sur un complot qui viserait à l’empêcher d’être candidat. « Pourquoi monter cette opération contre moi ? interroge-t-il. Le but de cette opération est d’effacer le choix des électeurs de la primaire […] On ne pourra pas leur voler leur choix. On ne les fera pas taire. Manifestement, mon programme dérange », accusant les journalistes d’avoir voulu le « lyncher, l’assassiner politiquement ».