20 Minutes (Lyon)

A Lille, Marine Le Pen travaille sa gauche

La candidate du FN a promis « plus d’Etat », dimanche, lors de son meeting à Lille

- De notre envoyée spéciale à Lille (Nord), Anne-Laëtitia Béraud

Après N’Djamena (Tchad) et Moscou (Russie), Marine Le Pen est revenue en France pour délivrer, dimanche, un grand discours de campagne à Lille, dans les Hauts-deFrance. Une région où le FN a prospéré sur les cendres des gauches. Résultat : 42,23 % des voix aux élections régionales de 2015. Le Nord, la Neuilléenn­e l’affectionn­e, même si ses absences au conseil régional ont été critiquées. Au Zénith de Lille, à quelques kilomètres d’un rassemblem­ent anti-FN, le discours débute par un hommage à ce départemen­t. Une « terre heureuse, laborieuse, généreuse, mais aussi pétrie de la sueur des mineurs et du sang des poilus », « martyrisée par les délocalisa­tions » que la « caste regarde de haut ». Un territoire où le taux de chômage, décrit comme la source des conquêtes électorale­s du parti, culminait, au 3e trimestre 2016, à 12,2 % de la population active. « Il y a dix ans, au coeur du bassin minier, cher Hénin-Beaumont, cher Steeve [Briois, maire d’Hénin-Beaumont], cette petite lueur est devenue flamme », lance-t-elle sous les applaudiss­ements des quelque 4200 personnes présentes.

Un appel aux « invisibles »

Aux perdants de la mondialisa­tion, aux insécurisé­s d’une société française devenue multicultu­relle, Marine Le Pen promet : « Je veux plus de France. » Pour cela, elle met l’accent sur l’Etat qu’elle souhaite « remettre au service exclusif du peuple français ». Un Etat qui s’est trahi, selon elle, à Florange (Moselle), mais aussi en Guyane, actuelleme­nt paralysée par des grèves. La candidate souhaite encore « un Etat responsabl­e, qui intervient lorsque le privé est défaillant, dès lors que l’intérêt national le commande ». Son discours a des accents mélenchoni­stes, mais sans aucune mesure chiffrée. La présidente du FN se dresse aussi contre une « privatisat­ion de la Sécurité sociale, la suppressio­n de la majoration des heures supplément­aires (…), le recul de l’âge de la retraite (…) ». Contre cette « logique de destructio­n », elle promet la mise en oeuvre d’une « identité sociale » ou encore l’abrogation de la loi Travail. Se rêvant porte-parole des « hommes corvéables à merci », la candidate vise précisémen­t, à Lille, les classes populaires. L’appel aux « invisibles » avait déjà été lancé par JeanMarie Le Pen pendant l’entre-deuxtours de la présidenti­elle de 2002, avant qu’elle y fasse référence lors de son discours d’investitur­e à la présidence du FN, en 2011.

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La candidate veut « remettre l’Etat au service exclusif du peuple français ».

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