20 Minutes (Lyon)

La faune de retour à Loyasse

Ce cimetière est le premier de France labellisé refuge LPO

- Elisa Frisullo

Fini les pelouses parfaiteme­nt tondues, les stèles funéraires nettoyées à grands coups de produit décapant ou les allées éclairées à la nuit tombée. Pour préserver la faune et la flore, la Ville de Lyon a décidé de laisser la nature reprendre ses droits à Loyasse, premier cimetière de France à être labellisé Refuge LPO (Ligue de protection des oiseaux). Un pas supplément­aire pour la mairie, engagée depuis 2008 dans une gestion de ses espaces vert « zéro pesticide ».

Le retour des vers luisants

Pendant longtemps, laisser la végétation envahir les allées des cimetières et les abords des tombes était perçu comme un signe d’abandon. « Les mentalités ont évolué ,mais il y a encore du travail d’informatio­n à mener pour faire comprendre que favoriser le retour de la faune dans ces lieux, c’est au contraire respecter les défunts », explique Fabien Dubois, coordinate­ur des refuges LPO. Depuis que les herbicides de synthèse ont cessé d’être utilisés ou que la tonte a été limitée, une soixantain­e d’espèces a réinvesti ce cimetière, niché sur la colline de Fourvière. Grâce à l’inventaire réalisé par LPO, 31 espèces d’oiseaux ont été recensées, trois espèces de reptiles, de petits mammifères, des insectes. « On y retrouve des rapaces nocturnes comme la chouette hulotte, des hérissons, des rats fruitiers, des insectes », ajoute le chargé d’études LPO Rhône. Le cimetière n’étant pas éclairé la nuit, les vers luisants, qui fuient les villes en raison de la pollution lumineuse, sont également réapparus. Pour les années à venir, la LPO, engagée dans une convention avec la ville de Lyon, a fait des recommanda­tions pour faire de Loyasse un site exemplaire en matière de biodiversi­té. Des prairies fleuries seront favorisées pour permettre le retour des insectes pollinisat­eurs. Des gîtes pour chauve-souris et abeilles sauvages devraient être installés, comme des nichoirs pour mésanges, prédateurs des chenilles procession­naires. Une mare devrait également être aménagée à Loyasse, privé jusqu’alors de point d’eau, afin d’attirer d’autres mammifères, des amphibiens et favoriser la reproducti­on des insectes, comme les libellules.

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La nature a repris ses droits à Loyasse, niché sur la colline de Fourvière.

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