20 Minutes (Lyon)

Les opposants écrivent à Royal

Une vingtaine d’associatio­ns demande à la ministre de l’Environnem­ent de « bloquer » le projet

- Elisa Frisullo

En janvier, les défenseurs de l’A 45 attendaien­t une décision imminente du conseil d’Etat. Une étape décisive censée entériner le contrat de concession de la future autoroute à Vinci et permettre de lancer les opérations préparatoi­res au chantier. Mais trois mois plus tard, ce décret se fait toujours attendre. Au conseil général de la Loire, le courrier envoyé en février au secrétaire d’Etat aux Transports, Alain Vidalies, à ce sujet est restée lettre morte, indiquet-on à 20 Minutes. « On nous a expliqué que le contrat de concession a été déposé au Conseil début mars. Il a désormais deux mois pour statuer. Nous n’avons aucune inquiétude à ce sujet », assure de son côté la mairie de Saint-Etienne. « Ce projet est désormais bien engagé », ajoute la préfecture de Région. Peu importe. Pour les opposants au projet autoroutie­r, dans les cartons depuis des décennies, cette latence administra­tive est une occasion de plus pour tenter de convaincre le ministère de l’Environnem­ent de « bloquer » l’A45, censée relier dès 2022 Lyon (Brignais) à SaintEtien­ne (La Fouillouse).

Une « aberration »

Dans une lettre ouverte adressée à la ministre Ségolène Royal, une vingtaine d’associatio­ns environnem­entales, confédérat­ions paysannes et ONG lui demandent « d’intervenir pour que ce contrat de concession ne soit pas signé d’ici à la fin du quinquenna­t par le secrétaire d’Etat aux transports », dont elle est ministre de tutelle. « Cette autoroute n’est pas compatible avec un engagement sincère en matière de lutte contre les dérèglemen­ts climatique­s », insistent les signataire­s, parmi lesquels figurent Sauvegarde des Coteaux du Lyonnais, les Frapna ou Vivre ensemble en pays Mornantais. Pour eux, ce projet est une « aberration écologique », qui va engendrer une hausse insoutenab­le du trafic routier et des gaz à effet de serre. Sans compter que l’A 45, qui doit traverser les Coteaux du Lyonnais et du Jarez, viendrait, selon eux, découper des dizaines de fermes et détruire la biodiversi­té exceptionn­elle des secteurs concernés. L’autoroute est soutenue par de nombreux élus et acteurs économique­s de la région, convaincus que cet axe, destiné à remplacer la vétuste A 47, est indispensa­ble pour faciliter les échanges économique­s entre les deux villes. Et « favoriser l’attractivi­té de la grande région, à l’échelle européenne ».

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L’A45 est censée relier Lyon à Saint-Etienne dès 2022 (illustrati­on).

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