Sur le terrain des bulles, Lyon défie Angoulême
La ville revendique le titre de « capitale de la bande dessinée »
Angoulême : la référence en matière de bandes dessinées. Mais depuis quelque temps, Lyon se plaît à vouloir lui disputer cette place prestigieuse, s’attachant à faire émerger de nouveaux talents et à vulgariser le neuvième art au travers d’expositions (lire encadré).
Un secteur dynamique
« On caricature en disant que la bande dessinée est une lecture facile. Mais c’est surtout un support d’information énorme sur la société, les sciences, l’histoire, explique Gilles Eboli, le directeur de la bibliothèque municipale. Les bibliothèques de la ville acquièrent chaque année 2000 BD, dont 800 pour le seul établissement de la Part-Dieu, qui en compte déjà 35 000 dans ses rayons. C’est un style de lecture très couru, celui qui a le taux de rotation le plus élevé », révèle-t-il. Une bande dessinée est empruntée en moyenne huit fois dans l’année, contre une et demie ou deux fois pour les autres ouvrages. Rien de surprenant quand on sait que la BD est devenue le secteur le plus dynamique de l’édition. « En France, elle réalise entre 400 et 500 millions de chiffre d’affaires. Plus de 4000 nouveautés sortent chaque année », appuie Mathieu Diez, organisateur du Lyon BD Festival. Une machine infernale qui a fini par faire évoluer l’image d’Epinal qui lui était accolée. Et Lyon dans tout ça? La ville revendique aujourd’hui le titre de « capitale de la BD », rappelant que 200 auteurs vivent dans la région et qu’elle s’attache à faire émerger les nouveaux talents au travers différents rendezvous culturels. « Son expertise s’exporte à travers le monde. Cette année, l’équipe du Lyon BD Festival sera chargée du conseil artistique BD pour le pavillon français à la Foire du livre de Francfort. C’est le signe d’une reconnaissance acquise », conclut Georges Képénékian, adjoint à la culture.