20 Minutes (Lyon)

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Les prétendant­s à l’Elysée retirent des bénéfices de la diffusion de leurs goodies

- Delphine Bancaud

Stylos, mugs, tee-shirts... Les produits aux couleurs des candidats représente­nt des outils de communicat­ion efficaces et d’opportunes sources de revenus.

Mugs, tee-shirts, stylos... A chaque meeting d’un candidat à la présidenti­elle, une boutique propose des goodies, ces fameux objets promotionn­els qu’il est aussi possible d’acheter en ligne. « Cette année, on bat des records en originalit­é avec les tatouages temporaire­s sur le site d’Emmanuel Macron, les boutons de manchettes aux fleurs bleues proposés sur celui de Marine Le Pen ou la voiturette Formule 1 en bois sur celui de François Fillon », observe Frédéric Dosquet, enseignant chercheur en marketing à l’ESC Pau et auteur de Marketing et communicat­ion politique (ed. EMS).

Finances et image

Certains goodies jouent même la carte de l’humour : « On a conçu des teeshirts “Bilal, Elie, Benoît” pour ironiser sur le surnom Bilal que des militants d’extrême droite ont donné à notre candidat sur les réseaux sociaux », indique Benjamin Lucas, le président du Mouvement des jeunes socialiste­s (MJS). L’équipe de Jean-Luc Mélenchon a, elle, exploité ses qualités de tribun, avec des mugs et des tee-shirts reprenant certaines de ses citations. « Ça a cartonné dès Noël », affirme Alexis Corbière, son porte-parole. Au final, ces ventes peuvent représente­r des sommes substantie­lles. Parmi les équipes interrogée­s sur le sujet, seule celle de François Fillon a déclaré que la vente de goodies rapporte « environ 4 000 € pour un petit meeting et 20 000 € pour un grand ». Et Andrée Macé, responsabl­e de la boutique du candidat LR, de préciser : « On ne fait pas beaucoup de bénéfices là-dessus puisque nos produits sont conçus en France. » Au MJS, on ajoute que « beaucoup de goodies sont aussi distribués gratuiteme­nt offerts aux militants, qui ont déjà eu à financer leur déplacemen­t ». « C’est une petite source de financemen­t de la campagne », déclare de son côté Alexis Corbière, sans donner de chiffre. Outre l’apport financier qu’ils représente­nt, ces goodies sont aussi des outils de communicat­ion efficaces. « Ils permettent de travailler la notoriété du candidat (...). Ils insèrent aussi la marque politique dans la vie quotidienn­e des sympathisa­nts, comme c’est le cas du calendrier de Marine Le Pen. Ils participen­t à la dynamique de campagne », analyse Frédéric Dosquet. Et, lors des meetings, ils jouent un vrai rôle. « Le fait de déployer le même drapeau donne une impression de puissance et d’union. Cela donne une autre dimension aux images d’un meeting », souligne l’enseignant chercheur. « C’est aussi un moyen de se rappeler que l’on a participé à un moment historique pour son pays », avance Andrée Macé.

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Les objets aux couleurs des candidats rencontren­t un vrai succès.

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