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Les prétendants à l’Elysée retirent des bénéfices de la diffusion de leurs goodies
Stylos, mugs, tee-shirts... Les produits aux couleurs des candidats représentent des outils de communication efficaces et d’opportunes sources de revenus.
Mugs, tee-shirts, stylos... A chaque meeting d’un candidat à la présidentielle, une boutique propose des goodies, ces fameux objets promotionnels qu’il est aussi possible d’acheter en ligne. « Cette année, on bat des records en originalité avec les tatouages temporaires sur le site d’Emmanuel Macron, les boutons de manchettes aux fleurs bleues proposés sur celui de Marine Le Pen ou la voiturette Formule 1 en bois sur celui de François Fillon », observe Frédéric Dosquet, enseignant chercheur en marketing à l’ESC Pau et auteur de Marketing et communication politique (ed. EMS).
Finances et image
Certains goodies jouent même la carte de l’humour : « On a conçu des teeshirts “Bilal, Elie, Benoît” pour ironiser sur le surnom Bilal que des militants d’extrême droite ont donné à notre candidat sur les réseaux sociaux », indique Benjamin Lucas, le président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS). L’équipe de Jean-Luc Mélenchon a, elle, exploité ses qualités de tribun, avec des mugs et des tee-shirts reprenant certaines de ses citations. « Ça a cartonné dès Noël », affirme Alexis Corbière, son porte-parole. Au final, ces ventes peuvent représenter des sommes substantielles. Parmi les équipes interrogées sur le sujet, seule celle de François Fillon a déclaré que la vente de goodies rapporte « environ 4 000 € pour un petit meeting et 20 000 € pour un grand ». Et Andrée Macé, responsable de la boutique du candidat LR, de préciser : « On ne fait pas beaucoup de bénéfices là-dessus puisque nos produits sont conçus en France. » Au MJS, on ajoute que « beaucoup de goodies sont aussi distribués gratuitement offerts aux militants, qui ont déjà eu à financer leur déplacement ». « C’est une petite source de financement de la campagne », déclare de son côté Alexis Corbière, sans donner de chiffre. Outre l’apport financier qu’ils représentent, ces goodies sont aussi des outils de communication efficaces. « Ils permettent de travailler la notoriété du candidat (...). Ils insèrent aussi la marque politique dans la vie quotidienne des sympathisants, comme c’est le cas du calendrier de Marine Le Pen. Ils participent à la dynamique de campagne », analyse Frédéric Dosquet. Et, lors des meetings, ils jouent un vrai rôle. « Le fait de déployer le même drapeau donne une impression de puissance et d’union. Cela donne une autre dimension aux images d’un meeting », souligne l’enseignant chercheur. « C’est aussi un moyen de se rappeler que l’on a participé à un moment historique pour son pays », avance Andrée Macé.