Thévenoud admet « une bêtise »
« Dysfonctionnement », « défaillance », « négligence », voilà comment les époux Thévenoud ont tenté de décrire au tribunal correctionnel de Paris le mécanisme qui les a poussés à déclarer, à cinq reprises, leurs revenus en retard. Poursuivi pour fraude fiscale après les révélations du Canard enchaîné en septembre 2014, les prévenus ont nié tout caractère intentionnel. Comment un député socialiste, propulsé au gouvernement, et son épouse, rompue à l’exercice politique au Sénat, ont-ils pu omettre de payer leurs impôts de façon répétée, voire « systématique » ? Cette question, répétée par le président, est restée sans réponse. Comme Jérôme Cahuzac, Thomas Thévenoud a fait valoir une « part d’ombre » et « d’irrationnel ». Son actuel assistant parlementaire a dépeint un député « rigoureux », « efficace », « professionnel ». Une image aux antipodes du contribuable Thévenoud, mis en demeure à plusieurs reprises par le fisc et contraint à verser 20 000 € de pénalités de retard. Des travers justifiés au moment des révélations par une « phobie administrative ». « Ça a fait rire la France entière. C’était une bêtise, c’était se chercher des excuses là où il aurait fallu assumer », a confié à la barre l’ex-secrétaire d’Etat. « Le terme de “négligence” revient beaucoup dans leurs déclarations. Du fait de cette négligence, il n’y aurait pas d’élément intentionnel. C’est faux », a sermonné la procureure qui a requis un an de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité pour le député et six mois de prison avec sursis pour son épouse. Jugement le 29 mai.