Le directeur de la prison accusé de violence
Le directeur est accusé de violences sur un détenu
Règlement de comptes ? Perte de contrôle ? Le directeur de la maison d’arrêt de Villefranche, David Schots, est soupçonné d’avoir frappé un détenu. Ce sont les surveillants de l’établissement qui l’ont dénoncé, même si le prisonnier avait porté plainte de son côté. Dans les couloirs de Villefranche, on décrit Ahmed Louachi comme d’être « un enfant de choeur ». L’homme a d’ailleurs écopé de 12 ans de réclusion criminelle, en décembre 2015, pour avoir participé au meurtre de Kevin et Sofiane à Echirolles.
Un détenu virulent
On dit de lui que c’est un « casse-c… », « un pénible ». Le 12 avril, il refuse de réintégrer sa cellule. « Il est devenu très virulent, raconte Dominique Verrière, secrétaire général de l’UFAP/UNSA. Il a fallu le menotter et le maîtriser. L’alarme a alors été déclenchée, comme l’exige la procédure », et le directeur de l’établissement s’est rendu sur place. « Mon client ne l’a pas vu arriver, relate David Metaxas, avocat du détenu. Il a reçu quatre coups de genou dans les jambes, selon ses dires. Il était pourtant entravé par les surveillants. C’était de la violence gratuite. » Des propos confirmés par les agents pénitentiaires. « Il n’était pas nécessaire de faire usage de la force. Le directeur n’avait pas à intervenir lui-même, il est clairement sorti de son cadre », affirme Dominique Verrière, qui s’interroge sur la personnalité de l’accusé. Car David Schots, c’est « la vieille école », un « rustre » qui n’est « pas tendre non plus avec ses agents », un « prétendu adorateur du respect de la procédure ». « Lorsque les coups viennent d’un directeur qui a pris l’habitude, au fil des années, de s’autoproclamer redresseur de tous les torts de la Pénitentiaire, cela ne cadre pas vraiment », lâche le syndicaliste. La direction régionale de l’administration pénitentiaire confirme qu’un signalement avait été fait auprès du parquet de Villefranche. Une enquête interne est en cours, précise-t-elle, sans ajouter de commentaires.