Après 100 jours, Trump n’est pas dans le tempo
Le président républicain fêtera ses cent jours à la Maison-Blanche, samedi
Un cap symbolique pour tout président américain. Samedi, Donald Trump célébrera ses cent jours de présence à la MaisonBlanche. S’il jurait récemment dans le Wisconsin que « personne n’a accompli autant en si peu de temps », les Américains ont un avis radicalement différent. A 40 % d’opinions favorables, Trump est, à ce stade de son mandat, le président le plus impopulaire de l’histoire américaine moderne. Donald Trump avait promis d’abroger la réforme « Obamacare » sur la santé. Il a capitulé en 18 jours devant une trentaine d’élus ultra-conservateurs. Trump a également été contrarié par des juges qui ont retoqué son décret bloquant l’immigration de sept pays majoritairement musulmans. Un décret « bourré d’erreurs et mis en place par des amateurs », selon le commentateur conservateur David Brooks. Autre promesse de campagne, le mur à la frontière mexicaine peine à se concrétiser. Le Mexique refuse de payer, et des élus des deux camps ont retiré une avance de 1,5 milliard de dollars. L’animateur Rush Limbaugh, soutien de Trump, accuse ce dernier de « s’être écrasé » en reportant les discussions à septembre.
La menace « Russiagate »
Agacé par son propre camp au Congrès, le président a pris davantage de plaisir à l’international. Ainsi, il a accueilli le président chinois Xi Jinping dans sa luxueuse résidence de Mara-lago. Devant une part de gâteau au chocolat, Trump a donné son feu vert pour tirer 59 missiles Tomahawk sur la base aérienne d’Al-Chaayrate, en riposte à l’attaque chimique attribuée au régime de Bachar al-Assad, qu’il qualifie « de boucher ». L’ex-candidat républicain a également défendu l’engagement de son pays auprès de l’Otan et a largué « la mère de toutes les bombes » de l’arsenal américain sur Daesh, en Afghanistan. Mais les cent premiers jours de Donald Trump ont surtout été marqués par le feuilleton du « Russiagate ». L’affaire a déjà coûté sa place à son conseiller Michael Flynn. Le FBI a confirmé qu’une enquête était en cours pour déterminer s’il y avait eu une « coordination » entre la campagne de Trump et la Russie pour faire basculer l’élection. L’historien Allan Litchman estime d’ores et déjà que Donald Trump a « 50 % de chances d’être destitué » d’ici la fin de son mandat.