La botte secrète des Italiens
Monaco affronte la Juventus en demi-finale aller, ce mercredi (20 h 45)
Les statistiques sont implacables. En onze confrontations, jamais un club français n’a réussi à sortir la Juventus en coupe d’Europe. Ce genre de chiffre ne décide jamais du sort d’un match, qui voit s’affronter les Turinois à Monaco, ce mercredi, en demi-finale de la Ligue des champions, mais là c’est différent. Parce que c’est la Juve, et aussi loin que remontent nos souvenirs, les confrontations avec les Français se sont toujours achevées avec cette horrible sensation d’échouer tout près, de mériter mieux, de se faire un peu enfler, même.
« Ils sont plus malins »
Mais pourquoi ce sentiment d’inéluctable? « La Juve, c’est d’abord une mentalité italienne classique, avec une grosse défense, répond Stéphane Carnot, qui avait participé au précédent Monaco-Juventus en demi-finale de C1, en 1998. Mais elle a cette particularité d’avoir aussi des joueurs de talent devant pour faire la différence. Ça fait beaucoup à s’occuper ! » Ces joueurs dont il parle, c’étaient Zidane, Del Piero ou Inzaghi. Aujourd’hui ce sont Dybala, Higuain et Mandzukic. Et le plus fort, chez les Turinois, c’est qu’ils sont parfaitement intégrés au collectif. « Ils ont de grands joueurs, mais ne sont jamais dépendants de personne, juge Jimmy Algerino, qui a croisé les Italiens un soir de déroute en Supercoupe d’Europe, en 1997 (1-6). C’est une force colossale. Les clubs français ont parfois été loin sur une série d’exploits, souvent individuels. Contre la Juve, ça ne passe pas. » Autre élément qui revient face à ces Italiens, l’arbitrage. Il n’y a jamais de vrai scandale, mais chaque match a laissé sa petite injustice. « Ah ça, ils savent y faire, soupire Lilian Martin, autre ancien de l’ASM. Ils sont toujours en train de pleurer, de parler à l’arbitre. Ils sont plus malins, quoi. » Les Monégasques se rappellent encore le penalty qui les avait éliminés il y a deux ans, en quarts (1-0, 0-0). On verra comment ça va se passer, mais on est prêt à parier que cette fois, au moins, ça ne se jouera pas sur un seul but.