Une drôle de vie de « pénichard »
Une centaine de Lyonnais ont fait le choix de vivre sur des embarcations
En 1984, Geneviève Brichet était la toute première Lyonnaise à vivre à bord de sa péniche avec son mari et sa fille, sur la portion du Rhône devenue prisée, en plein centre-ville. Trente-trois ans plus tard, cette responsable d’une agence de communication désormais à la retraite ne s’est jamais lassée de ce choix de vie si décalé. « C’est vivre à la nature mais en ville, explique-t-elle. Le fleuve est un vrai élément de calme. On ne pense pas à demain, on vit un peu comme des canards. » Balthazar présente tout de même plus de 150 m2 habitables totalement aménagés et une terrasse assez idyllique.
« Une vraie communauté »
« La plupart de nos amis nous ont pris pour des cinglés, jusqu’à ce qu’ils viennent passer une soirée chez nous », dit en souriant Geneviève Brichet, qui a impulsé ce mois-ci le Collectif les Péniches de Lyon. Celui-ci lutte notamment contre la hausse de la taxe d’amarrage cette année à Lyon (de 3 400 € à 5 000 € pour Geneviève Brichet). « Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il n’y a pas que des bobos dans la centaine de péniches situées à Lyon entre le Rhône et la Saône, On est une vraie communauté dans laquelle il y a aussi bien un prothésiste dentaire qu’un gardien de nuit », précise la propriétaire de Balthazar, qu’elle avait acheté… 60 000 F en 1980. Jeff Barras n’a rejoint le monde des « pénichards » qu’en 2003 en réhabilitant le Héry à Confluence. « Il faut soit être bien riche, soit être débrouillard pour s’en sortir, explique ce professeur de collège de 58 ans. Mais aujourd’hui, j’aurais du mal à vivre de nouveau sur terre. C’est quand même agréable de prendre son petitdéjeuner en regardant les cormorans et les cygnes. »