20 Minutes (Lyon)

Exemplarit­é, c’est pas gagné

L’exemplarit­é de plusieurs ministres et candidats est mise en cause

- Laure Cometti

Les soupçons qui planent sur les ministres Marielle de Sarnez et Richard Ferrand portent d’ores et déjà un coup à la campagne législativ­e du mouvement d’Emmanuel Macron.

L’horizon s’obscurcit pour La République en marche (LREM). A deux semaines de la présentati­on du projet de loi sur la moralisati­on de la vie politique, des ministres et candidats aux législativ­es du mouvement d’Emmanuel Macron sont éclaboussé­s par des révélation­s qui mettent à mal les principes d’exemplarit­é et de probité martelés depuis la campagne présidenti­elle.

L’affaire Richard Ferrand. Le ministre de la Cohésion des territoire­s est au coeur d’une polémique après les révélation­s du Canard enchaîné sur une location immobilièr­e des Mutuelles de Bretagne impliquant sa compagne. Le député du Finistère s’est fendu d’un communiqué, mardi, pour « réfuter et condamner tous les soupçons » de l’enquête du Monde, qui l’accuse de « mélange des genres » entre affaires privées et vie publique. « Aucun des faits rapportés par les médias n’est répréhensi­ble aux yeux de la loi », a tranché l’entourage du Premier ministre.

L’enquête préliminai­re sur Marielle de Sarnez. La ministre des Affaires européenne­s est visée, avec 18 autres députés européens (dont le centriste Jean Arthuis, soutien de longue date d’Emmanuel Macron), par une enquête préliminai­re pour des emplois fictifs de collaborat­eurs au Parlement.

Des candidats suspendus. Plusieurs candidats investis par LREM pour les législativ­es ont été suspendus, comme Pierre Cabarré en Haute-Garonne et Christian Gérin en Gironde. Selon Mediapart, Véronique Avril, candidate en Seine-Saint-Denis, aurait loué un logement insalubre à une famille à Saint-Denis pour un loyer supérieur à la moyenne de la ville.

Une campagne sur la probité mise à mal ? « Nous avons pris le maximum de précaution­s (…), mais nous savions que nous ne pouvions atteindre le zéro défaut », reconnaît Jean-Paul Delevoye, président de la commission nationale d’investitur­e du mouvement, qui a épluché 19 000 candidatur­es. « Nous avions pris le temps de réfléchir aux procédures en cas de problème », poursuit-il. En l’occurrence, la commission d’éthique, que 20 Minutes n’a pas réussi à joindre mardi, est chargée d’examiner chaque cas. « Contrairem­ent à d’autres partis, on prend des décisions et on suspend si nécessaire », défend le porte-parole de LREM, Arnaud Leroy. Reste que que la campagne présidenti­elle, puis parlementa­ire, du camp Macron mise beaucoup sur la probité et la transparen­ce, des valeurs étrillées par les révélation­s concernant Richard Ferrand. « On n’est pas dans l’illégalité, mais à la limite, juge Arnaud Leroy. S’il y a matière à le débrancher, ça sera fait. »

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Marielle de Sarnez. Richard Ferrand.
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Richard Ferrand est visé pour une affaire immobilièr­e touchant sa compagne.

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