Autopsie d’une arrestation
La PJ a arrêté les auteurs d’un braquage record en Suisse
C’est l’histoire d’un braquage record en Suisse. Un hold-up quasi parfait. Un casse qui aurait pu être exceptionnel si la PJ lyonnaise n’était pas parvenue à arrêter ses auteurs en moins de quatre heures. Le 24 mai, les agents de la BRI de Lyon ont interpellé sur la commune de Chavanod (Haute-Savoie) sept hommes, soupçonnés d’avoir braqué sur une autoroute en Suisse, un fourgon blindé de la société Loomis contenant l’équivalent de 35 millions d’euros. Retour sur une arrestation exceptionnelle en matière de banditisme. La traque se met en place au mois d’août. La police lyonnaise décide de surveiller deux trentenaires, originaires de la région. Deux lascars au casier judiciaire déjà bien chargé, condamnés à des peines de quatre et sept ans de prison pour des « brigandages » en Suisse. « Je ne compte plus le nombre de fois où mes gars ont dû se lever la nuit pour faire la route de nuit entre Lyon et Annecy, souffle Francis Choukroun, le directeur de la PJ de Lyon. Pour rien au final. » Les malfrats ne passent pas à l’action. Ils s’entraînent. Et les policiers reviennent bredouilles. Jusqu’au 23 mai, le soir où tout bascule. Deux voitures, géolocalisées dans un box à Annecy, sortent de leur repère vers minuit et prennent la direction de Chavanod, où elles rejoignent un coquet pavillon. « On ne sait pas ce qu’ils ont dans la tête, mais on se doute qu’ils vont taper quelque part », raconte Marc Cimamonti, procureur de la République de Lyon. Les compères se dirigent vers la frontière suisse. Il est presque 3 h. Une demiheure plus tard, les voitures repassent dans l’autre sens après s’être rapidement arrêtées à Divonne-les-Bains. Entre-temps, armés jusqu’aux dents, ils ont dérobé 35 millions d’euros et ligoté les deux convoyeurs. « Quand on alerte nos collègues suisses, on commence à faire le lien. A ce moment-là, ils nous disent qu’un fourgon vient d’être braqué », raconte Francis Choukroun. La BRI, dans sa quasi-totalité, se rend en urgence à Chavanod et intervient à 7 h. Deux hommes chargent les voitures de sacs de billets et cinq autres sont planqués à la cave. « En trente ans de carrière, je n’avais jamais vu autant d’argent saisi, souffle le directeur de la PJ, avouant ne pas « avoir pu tout compter ». « Il y avait 25 sacs remplis, mais aussi quatre lingots d’or de dix kilos chacun et des diamants. » Les sept braqueurs présumés, qui nient les faits, ont été placés en détention provisoire après 96 h de garde à vue.
« On n’a pas eu le temps de compter tout l’argent. » Francis Choukroun, directeur de la PJ de Lyon