Le chemin de croix des jeunes
Derniers arrivés dans le monde du travail, les jeunes sont aussi souvent les moins bien servis. Une tendance qui s’est accentuée depuis la crise financière et que souligne le rapport annuel de l’Observatoire des inégalités présenté mardi. Entre 2008 et 2016, le taux de chômage a augmenté de 5 points pour les 20-24 ans et 3 points pour les 25-49 ans. En 2016, il était de 24 % pour les moins de 25 ans. « Avec la raréfaction des embauches, les employeurs choisissent d’abord les moutons à cinq pattes, soit les personnes expérimentées et qualifiées. Ce qui désavantage les jeunes », explique Nina Schmidt, chef de projet à l’Observatoire des inégalités. De même, lorsqu’ils trouvent un job, les jeunes doivent souvent passer par le sas du travail en CDD, intérim, contrat aidé… Le taux d’emploi précaire des moins de 24 ans est ainsi passé de 17,2 % en 1982 à 51,6 % en 2014. Dans la même logique, les jeunes sont parfois obligés d’accepter un job à temps partiel, ce qui accroît leurs difficultés « pour trouver un logement, financer des loisirs et retarde leur projet de vie de famille », relève Guillaume Allègre, économiste à l’OFCE. Le gouvernement d’Edouard Philippe fera-t-il mieux que ses prédecesseurs? « On peut espérer que la future loi Travail favorise les embauches en général, avec des répercussions sur les jeunes », déclare l’économiste. « Il faut peut-être réfléchir à des incitations à l’embauche pour les entreprises, ciblant prioritairement les jeunes peu à pas diplômés », estime de son côté Nina Schmidt.