La Grande Chartreuse comme terrain de défis
La première Chartreuse Terminorum (300 km) s’est inspirée d’une course américaine culte
Apartir de minuit, dans la nuit de jeudi à vendredi, 40 trailers seront susceptibles d’être réveillés à tout moment, et ce jusqu’à midi, dans leur campement de SaintPierre-de-Chartreuse. Engagés sur la première édition de la Chartreuse Terminorum, ils savent qu’ils auront une heure pour se préparer au départ d’une incroyable course de 300 km, avec plus de 22 000 m de dénivelé positif, dans le grand territoire forestier d’Isère. Pour couronner le tout, ces spécialistes d’ultra-trail devront terminer chacune des cinq boucles (d’environ 60 km) en moins de 16 h, et ce sans balisage ni GPS, et avec un seul ravitaillement à la fin de chaque tour. «L’objectif n’est pas de proposer la course la plus dure au monde, mais nous souhaitons qu’elle soit à la limite du faisable, avec seulement 1% de finishers», explique le directeur Benoît Laval. Fondateur de la marque Raidlight, celui-ci a puisé toute son inspiration en participant, en 2016 et en 2017, à la Barkley dans le Tennessee (Etats-Unis). Cette épreuve d’environ 200 km, sur les lieux de l’évasion de l’assassin de Martin Luther King, est devenue mythique avec seulement 14 coureurs arrivés au bout dans les temps... depuis 1986 !
Onze nationalités présentes
«Je pense que nous ne serons pas plus de huit à finir la première boucle, et ça m’étonnerait qu’un seul trailer se lance sur la quatrième », se projette Alexis Choucroun, qui n’a commencé le trail qu’en 2012. Après avoir toujours conclu ses ultra-trails, dont l’UTMB et la Diagonale des Fous (environ 170 km), ce Parisien de 46 ans s’attend à souffrir durant «ce saut dans l’inconnu », vendredi. « D’habitude, on se contente de courir et on débranche le cerveau, confie-t-il. Sur la Terminorum, il faudra toujours suivre le même chemin et retrouver, grâce à notre carte, 17 livres cachés lors de chaque boucle. Je vais passer un cap mental et les autres courses sembleront plus faciles derrière. » Le projet de Benoît Laval a vite convaincu l’emblématique organisateur de la Barkley, Lazarus Lake, présent cette semaine en Isère. Et ce notamment grâce à « la dimension mystique du Monastère de la Grande Chartreuse ». « Ce n’est pas une sous-Barkley, mais vraiment une Barkley à la française, insiste Alexis Choucroun, ravi d’avoir été retenu pour cette aventure internationale (11 pays représentés). On va tous se regarder en s’admirant. »