20 Minutes (Lyon)

Ils facilitent le prêt de salariés

Des Lyonnais sont en train de démocratis­er l’échange de compétence­s entre entreprise­s

- Elisa Frisullo

Et si votre job dans votre entreprise vous permettait ponctuelle­ment d’aller goûter aux méthodes et ambiances de travail d’autres sociétés ? Depuis fin 2015, MobiliWork, créée par trois Lyonnais, s’est lancé le défi de développer en France le prêt de salariés entre entreprise­s. « Nous voulons devenir la référence en matière de mobilité externe temporaire », explique Jérôme Gonon, qui a eu l’idée, avec ses associés Laurent Brémond et Benoît Monnier, d’explorer ce dispositif encadré par la loi depuis 2011 mais peu utilisé. « Il manquait un outil digital simple pour permettre aux salariés et entreprise­s de le mettre en place », ajoute l’entreprene­ur de 41 ans. La plateforme Web permet donc aux sociétés disposant de maind’oeuvre volontaire pour effectuer une mission dans une autre boîte, et aux entreprise­s en besoin ponctuel de salariés, de se mettre en relation. Un système « gagnant-gagnant ».

Eviter le chômage partiel

Pour le salarié, partir pour quelques jours ou plusieurs mois à temps partiel ou complet dans une autre structure permet de développer ses compétence­s, d’enrichir son parcours profession­nel et de découvrir de nouvelles méthodes de travail. Pour l’entreprise « prêteuse », l’intérêt est de pouvoir offrir des perspectiv­es de mobilité à ses employés et d’adapter sa masse salariale en cas de baisse d’activité. « Cela évite le chômage partiel ou les licencieme­nts économique­s. Lors d’une période creuse, l’une de nos entreprise­s adhérentes a proposé à son comptable, en sous-activité, d’aller travailler deux jours par semaine pendant quatre mois dans une autre PME qui en avait besoin », illustre Jérôme Gonon. En pratique, l’employé ne se préoccupe de rien. « Son salaire lui est versé par son entreprise qui est ensuite remboursée par la société hôte. » Cette dernière tire également profit de ce dispositif puisqu’avec le prêt de salariés, elle s’économise la procédure parfois longue et onéreuse du recrutemen­t, et dispose immédiatem­ent d’un employé motivé et compétent. Aujourd’hui, 250 à 300 entreprise­s de multiples secteurs d’activité se sont inscrites sur MobiliWork, moyennant une adhésion dont le prix (quelques dizaines d’euros) varie en fonction de la taille de la société. « Nous travaillon­s en majorité avec des PME, mais nos adhérents vont de la start-up aux grands groupes du Cac 40 », ajoute Laurent Gonon.

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La start-up MobiliWork souhaite devenir la référence en matière de mobilité.

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