Ils facilitent le prêt de salariés
Des Lyonnais sont en train de démocratiser l’échange de compétences entre entreprises
Et si votre job dans votre entreprise vous permettait ponctuellement d’aller goûter aux méthodes et ambiances de travail d’autres sociétés ? Depuis fin 2015, MobiliWork, créée par trois Lyonnais, s’est lancé le défi de développer en France le prêt de salariés entre entreprises. « Nous voulons devenir la référence en matière de mobilité externe temporaire », explique Jérôme Gonon, qui a eu l’idée, avec ses associés Laurent Brémond et Benoît Monnier, d’explorer ce dispositif encadré par la loi depuis 2011 mais peu utilisé. « Il manquait un outil digital simple pour permettre aux salariés et entreprises de le mettre en place », ajoute l’entrepreneur de 41 ans. La plateforme Web permet donc aux sociétés disposant de maind’oeuvre volontaire pour effectuer une mission dans une autre boîte, et aux entreprises en besoin ponctuel de salariés, de se mettre en relation. Un système « gagnant-gagnant ».
Eviter le chômage partiel
Pour le salarié, partir pour quelques jours ou plusieurs mois à temps partiel ou complet dans une autre structure permet de développer ses compétences, d’enrichir son parcours professionnel et de découvrir de nouvelles méthodes de travail. Pour l’entreprise « prêteuse », l’intérêt est de pouvoir offrir des perspectives de mobilité à ses employés et d’adapter sa masse salariale en cas de baisse d’activité. « Cela évite le chômage partiel ou les licenciements économiques. Lors d’une période creuse, l’une de nos entreprises adhérentes a proposé à son comptable, en sous-activité, d’aller travailler deux jours par semaine pendant quatre mois dans une autre PME qui en avait besoin », illustre Jérôme Gonon. En pratique, l’employé ne se préoccupe de rien. « Son salaire lui est versé par son entreprise qui est ensuite remboursée par la société hôte. » Cette dernière tire également profit de ce dispositif puisqu’avec le prêt de salariés, elle s’économise la procédure parfois longue et onéreuse du recrutement, et dispose immédiatement d’un employé motivé et compétent. Aujourd’hui, 250 à 300 entreprises de multiples secteurs d’activité se sont inscrites sur MobiliWork, moyennant une adhésion dont le prix (quelques dizaines d’euros) varie en fonction de la taille de la société. « Nous travaillons en majorité avec des PME, mais nos adhérents vont de la start-up aux grands groupes du Cac 40 », ajoute Laurent Gonon.