20 Minutes (Lyon)

Le parti Allons Enfants brandit l’étendard de la jeunesse aux législativ­es

Ce jeune parti présente 58 candidats de moins de 25 ans

- Martin Guimier

«Un parlementa­ire est en moyenne âgé de 66 ans et effectue son troisième mandat. » C’est à partir de ce simple constat que Pierre Cazeneuve, étudiant à HEC, a eu l’idée, en 2013, de fonder Allons Enfants, parti uniquement constitué de jeunes âgés de 18 à 25 ans

(lire ci-dessous). « La plupart des personnes qui prennent les décisions aujourd’hui ne seront plus là pour en constater les effets. Il n’y a pas plus légitime que les jeunes pour faire de la politique, parce que ça les concerne directemen­t », justifie le jeune chef de parti dont le nom est une légère pique adressée au Front national : « Nous nous appelons Allons Enfants, nous chantons La Marseillai­se, tout en étant ouverts sur le monde. Le FN n’a pas le monopole du patriotism­e. »

Faire beaucoup avec peu

Après un premier succès aux municipale­s de mars 2014 (le jeune homme de 18 ans à cette époque et une collègue étudiante obtenaient chacun un siège au conseil de Saint-Cloud, dans les Hauts-de-Seine), Allons Enfants a placé la barre plus haut en partant à l’assaut, dans le cadre des législativ­es, de 58 circonscri­ptions. Côté logistique, le parti utilise abondammen­t les réseaux sociaux et vit grâce au crowdfundi­ng (qui lui a déjà permis de récolter 15 000 €) ainsi qu’aux cotisation­s (4 000 €). « Nos dépenses, ce sont les tracts, les bulletins de vote et les affiches, calcule Pierre Cazeneuve. Chaque candidat dépense en moyenne 500 €, soit cinquante fois moins qu’un candidat lambda. » Par souci d’économie, Allons Enfants n’a pas imprimé de profession de foi. Un parti jeune, transparti­san, géré à la façon d’une start-up et qui compte « renouveler la classe politique »… Allons Enfants a un petit quelque chose de La République en marche, le mouvement du président Emmanuel Macron. « Il y a des points communs, mais nous en avons aussi avec Hamon ou Mélenchon, voire avec Fillon, reconnaît Pierre Cazeneuve. Mais nous allons par exemple beaucoup plus loin que Macron sur l’écologie et les réformes institutio­nnelles, thèmes que nous considéron­s comme primordiau­x. » C’est le défi auquel se confronte Allons Enfants : défendre une vision libérale et européenne, tout en voulant accorder plus de pouvoirs aux communes et renforcer la démocratie directe. Sur le terrain, l’accueil est plutôt positif. « Ça permet de donner la parole aux jeunes. Ça devrait être ça la politique », avance une habitante de Nanterre, où Allons Enfants organisait il y a peu une distributi­on de tracts. « Ça fait du bien de voir des têtes aussi jeunes, relève une autre habitante. Je vais peut-être même changer mon vote. » Un enthousias­me à vérifier les 11 et 18 juin. Pierre Cazeneuve espère, lui, arriver en 3e position dans sa 4e circonscri­ption des Hauts-deSeine, « devant le FN et le PS ».

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Une partie des candidats de Allons Enfants, lors d’une distributi­on de tracts.

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