20 Minutes (Lyon)

OKLM, vraiment ?

A quatre jours du premier tour des législativ­es, le gouverneme­nt joue la carte de l’apaisement avec les partenaire­s sociaux dans le dossier brûlant de la réforme du Code du travail.

- Nicolas Raffin

Amoins d’une semaine des législativ­es, le gouverneme­nt joue la carte de l’apaisement sur la réforme du Code du travail. Après les révélation­s du Parisien, lundi, sur un avant-projet d’ordonnance­s, qui prévoyait notamment de laisser les entreprise­s libres de définir les règles du contrat de travail, Matignon a réagi. D’abord en affirmant dans la foulée que le document qui avait fuité « n’éman[ait] pas du gouverneme­nt », puisqu’il a été écrit le 12 mai, avant l’investitur­e officielle d’Emmanuel Macron. Puis en organisant une conférence de presse, mardi, avec le Premier ministre Edouard Philippe et la ministre du Travail Muriel Pénicaud pour présenter le projet « officiel » (lire ci-dessous). Sur la forme, les deux membres du gouverneme­nt ont de nouveau réaffirmé leur volonté de dialogue. « Les organisati­ons patronales et les syndicats seront des partenaire­s écoutés et respectés. Je crois à la négociatio­n et à la discussion », a martelé Edouard Philippe, soulignant que la feuille de route dévoilée mardi était « le début d’un processus ».

La communicat­ion du gouverneme­nt a été diversemen­t perçue par la CFDT et la CGT.

Une manière de dire que rien n’est gravé dans le marbre. Mais y a-t-il des lignes rouges, des points sur lesquels le gouverneme­nt ne reculera pas? A cette question, Edouard Philippe fait une réponse plutôt évasive : « On ne commence pas une discussion en indiquant où elle doit s’achever. » La communicat­ion du gouverneme­nt a été diversemen­t perçue par les syndicats. La CFDT a préféré voir le verre à moitié plein. Si elle émet des réserves sur un texte qu’elle estime « déséquilib­ré en termes de sécurisati­on des parcours des salariés », elle juge que le programme représente « une opportunit­é pour les partenaire­s sociaux de faire des propositio­ns tout au long de la phase de concertati­on ». Du côté de la CGT, le discours est nettement plus tranché. « Quelle est la réalité de la consultati­on? On s’interroge fortement », explique Fabrice Angeï, membre du bureau du syndicat, qui invite dès à présent les salariés à « peser fortement » sur les négociatio­ns. L’opération déminage du gouverneme­nt ne semble avoir fonctionné que très partiellem­ent.

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Muriel Pénicaud et Edouard Philippe, mardi.
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Muriel Pénicaud, ministre du Travail, et Edouard Philippe, Premier ministre.

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