20 Minutes (Lyon)

L’Asvel mise tout sur l’extérieur

Villeurban­ne a gâché à l’Astroballe deux opportunit­és de retrouver la finale de Pro A

- Jérémy Laugier

«Que se passe-t-il à l’Astroballe, il y a un virus ou quoi?» Lorsqu’Amara Sy a appelé, mercredi, son petit frère Bandja, ailier à l’Asvel, il a eu du mal à masquer sa stupéfacti­on devant la tournure de cette demifinale de Pro A. En trois jours, les Villeurban­nais ont en effet dilapidé, dans leur salle, les deux succès obtenus à Strasbourg (2-2). Les hommes de JD Jackson devront donc réaliser un exploit de plus en Alsace, vendredi lors du match 5, afin de défendre en finale leur titre de champion de France. Le tout, sans avoir remporté la moindre rencontre à domicile durant ces playoffs. « C’est à coup sûr du jamais vu en Pro A, assure le Monégasque Amara Sy. Dans ma tête, la série était déjà pliée après la première victoire à Strasbourg. Alors à 2-0 avec deux chances de conclure à Villeurban­ne… » Comment la dynamique a-t-elle pu se stopper si net à l’Astroballe (64-67 puis 64-68), comme contre Monaco en quarts (2-1) et durant toute la saison régulière (8 défaites en 17 journées) ? « Nos difficulté­s à domicile se vérifient, constate l’internatio­nal tricolore de l’Asvel Charles Kahudi. Il n’y a pas de raison particuliè­re. Par chance, on joue la belle à l’extérieur ! » Une boutade qui n’en est pas vraiment une.

« Une pression inversée »

« Je crois beaucoup en la notion de momentum, d’élan sur lequel il faut surfer, confie Alexandre Ménard, entraîneur principal du Mans lors de la deuxième partie de saison. Inconsciem­ment, l’Asvel s’est sans doute relâchée avant le match 3 en se disant qu’il lui resterait quoi qu’il arrive une autre opportunit­é à domicile. Et avant le match 4, la pression s’est inversée, avec en plus la présence de Tony Parker, contre une équipe ayant l’instinct de survie. » La ferveur d’une Astroballe pourtant à guichets fermés dimanche et mardi (5564 spectateur­s) est également en cause. « Ce public ne met en tout cas pas la pression à ses joueurs », indique Amara Sy, qui a porté le maillot villeurban­nais durant neuf ans. « Mais ce n’est pas non plus une salle dans laquelle on a peur de se rendre, contrairem­ent à Limoges et Chalon-sur-Saône », estime Alexandre Ménard. Ajoutez à cela « le sentiment de revanche » animant la SIG, battue l’an passé par l’Asvel en finale (de 2-0 à 2-3) et vous comprendre­z mieux comment la Green Team se retrouve aux portes d’une sacrée désillusio­n.

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Casper Ware et l’Asvel n’ont pas su boucler la série à l’Astroballe.

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