20 Minutes (Lyon)

La réalité virtuelle prête à s’immiscer dans notre corps

Bien loin des jeux vidéo, la réalité virtuelle envahit aussi le domaine de la médecine

- Laure Beaudonnet

Voler comme un aigle entre les gratte-ciel de New York, marcher au milieu des pingouins sur la banquise… Quand on pense réalité virtuelle (VR pour les intimes), on imagine une immersion dans un monde féerique, mais ça va désormais beaucoup plus loin. La médecine s’empare ainsi de la VR. En avant-première, au centre d’excellence internatio­nal en imagerie médicale de GE Healthcare de Buc, dans les Yvelines, nous avons pu plonger dans le corps humain avec le prototype de réalité virtuelle imaginé par Ludovic Avot et Yannick Le Berre, deux ingénieurs passionnés par les jeux vidéo. L’idée? Utiliser les informatio­ns détaillées en 3D provenant d’examens, scanners et IRM pour offrir un nouvel outil à la médecine. En gros, les radiologue­s vont pouvoir « entrer » dans l’organe, voir « l’intérieur » d’un coeur, « découper » une hanche, observer les bronches des poumons « de près ». Avant de nous lancer dans l’aventure au milieu des organes humains, on tremble de voir des trucs cracra. Nous laissons donc la priorité au radiologue Vincent Sebban, invité comme nous. Casque vissé sur la tête, il fait tourner le coeur sur lui-même, le découpe (heureuseme­nt, ça ne gicle pas), s’empare de la colonne vertébrale…

Pour préparer une opération

On suit son expérience sur un grand écran. « Woaw, ça, c’est très joli », lance-t-il, enjoué, mais il reste prudent : « L’utilisatio­n de cette technique ne sera pas nécessaire­ment pour le diagnostic. » Pour la thérapeuti­que, c’est intéressan­t : préparer ses gestes avant une opération, faire du repérage, et même pour faire une chirurgie en direct (stéréotaxi­que). Au terme d’un impression­nant examen de polypes dans un colon, il concède néanmoins l’utilité de l’engin pour établir des diagnostic­s dans certains domaines. A nous ! On enfile le casque par-dessus nos lunettes et on sélectionn­e le coeur pour se mettre en jambes. On plonge à l’intérieur des valves : on peut passer la tête à travers le coeur ! La réalité virtuelle est impression­nante et l’anatomie beaucoup plus accessible. Avec ça, les cours de bio auraient une autre gueule au lycée… « Dans le futur, on peut imaginer un double de vous dans lequel les chirurgien­s viendraien­t s’entraîner, lance Yannick Le Berre. On pourrait même imaginer que les super-ordinateur­s seront capables d’anticiper les réactions du corps. »

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Au GE Healthcare de Buc, on s’est plongé dans le corps humain.

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