Nouvelle copie pour le diplôme du bac en 2021
Le gouvernement veut profondément réformer l’examen
Alors que certains lycéens ont appris, mercredi, qu’ils devaient reprendre les révisions en vue du rattrapage du bac, le gouvernement planche déjà. Mardi, Edouard Philippe a annoncé une réforme de l’examen de fin d’études secondaires, qu’il entend faire « profondément évoluer » d’ici à 2021. A quoi peut-on s’attendre?
Contrôle continu. « Une concertation sera lancée dès la rentrée pour resserrer les épreuves finales autour d’un plus petit nombre de matières et définir ce qui relève du contrôle continu », a indiqué le Premier ministre. Pour Frédérique Rolet, porte-parole du Snes-FSU, le syndicat des enseignements de second degré, « le contrôle continu n’est pas la solution ultime (…). Actuellement, il est formatif, il est cadré parce qu’il y a des épreuves terminales. Sans cela, on aurait des modes d’évaluation qui généreraient des inégalités sociales selon les établissements. » Un avis que ne partage pas la Fédération des associations générales étudiantes (Fage). « Nous proposons le tout continu, seul moyen de limiter le bachotage, insiste Jimmy Losfeld, son président. La réforme va dans le bon sens. » Que faut-il faire ? Réduire le bac au passage de deux épreuves en première et deux autres en terminale, avec une évaluation des autres disciplines en contrôle continu, comme le préconisait il y a un an le centre de réflexions Terra Nova? « Le bac doit garder son double objectif, répond Frédérique Rolet : certifier des savoirs spécifiques et garantir une culture généraliste commune. »
Réforme globale. Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education, a déclaré vouloir « remuscler » le bac pour le rendre « plus utile » aux élèves. « Il faut une réforme plus globale du lycée, du bac et de la licence », avance Jimmy Losfeld. Au Snes, on préconise « un bilan série par série, une réforme de fond qui pèse sur l’architecture des formations au lycée, pas un simple toilettage ». Plus radicale, la Fage recommande de « sortir des logiques de séries » : « La réalité, c’est qu’on envoie les meilleurs en S et les moins bons dans les filières technologiques », peste Jimmy Losfeld. La solution ? Un enseignement et un bac qui soient davantage à la carte, « selon les compétences du lycéen ».
Orientation. Comment mener cette réforme? « En améliorant l’orientation des élèves dès le début du lycée », prescrit Jimmy Losfeld, qui plaide pour la mise en place de « bilans de compétences » avant l’orientation vers des études supérieures. Ils éviteraient de choisir « des filières inadaptées et sans débouché pour eux ». Dès la rentrée 2018, le gouvernement s’engage à mettre fin, par exemple, aux sélections par tirage au sort dans les universités.